FETE DE LA MUSIQUE«Jouer de la musique dans la rue est le truc le plus formateur au monde»

VIDEO. Fête de la musique: De la rue à la scène, Tété, Starving Woodchucks et El Gato Negro racontent leurs premiers pas

FETE DE LA MUSIQUEAlors que de nombreux amateurs vont se produire dans les rues françaises à la faveur de la Fête de la musique, des artistes professionnels se souviennent de leurs bonheurs et galères alors qu’ils chantaient ou jouaient dans la rue…
Le chanteur Tete (de sonom complet Niang Mahmoud Tete) lors de l'edition 2017 du festival des Francofolies.
Le chanteur Tete (de sonom complet Niang Mahmoud Tete) lors de l'edition 2017 du festival des Francofolies. - SADAKA EDMOND/SIPA
Anne Demoulin

Anne Demoulin

L'essentiel

  • Musiciens professionnels et amateurs vont jouer partout en France ce jeudi à l’occasion de la 37e Fête de la musique ce jeudi.
  • Soyez indulgents, jouer dans la rue est un exercice difficile, comme le soulignent Tété, Antonin Deloffre du groupe Starving Woodchuck et Axel Matrod de El Gato Negro, ces artistes professionnels qui ont fait leurs premières armes sur le bitume.
  • Police, mafia, raquette et belles rencontres au programme.

Edith Piaf, Keziah Jones, Renaud et Ben Harper ont un point commun. Ils ont commencé à chanter dans la rue. Ce jeudi, musiciens professionnels et amateurs vont jouer partout en France ce jeudi à l’occasion de la Fête de la musique, souvent pour le meilleur, parfois pour le pire… Soyez indulgents, jouer dans la rue est un exercice difficile, comme l’expliquent à 20 Minutes Tété, Antonin Deloffre du groupe Starving Woodchuck et Axel Matrod de El Gato Negro, ces artistes professionnels qui ont fait leurs premières armes sur le bitume.

« La passion est plus grande que la gêne »

« Il faut souligner l’importance de ce type de manifestation qui encourage les vocations. Ces moments-là, c’est de l’or, même s’il y a des dommages collatéraux avec certains titres, disons revisités, c’est la magie du truc », estime Tété, qui après avoir fait ses premiers pas de musiciens dans les rues de Nancy, Strasbourg et Paris, prépare actuellement son 9e album studio, attendu dans les bacs en janvier 2019. « Mon plus beau souvenir d’une fête de la musique, c’était à San Francisco, c’était beau de voir que le monde entier nous emprunte cette pratique lancée en 1982 par Jack Lang. Il paraît qu’en termes de fréquentation, la première édition était un fiasco, cela prouve qu’en s’acharnant, on peut changer le monde », poursuit le chanteur.

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« Ce n’est pas facile de jouer devant un public qui n’est pas spécialement venu vous voir, sans l’écrin d’une salle. En même temps, c’est génial, parce que cela prouve que la passion est plus grande que la gêne, la honte de s’exposer dans la rue devant des inconnus. Cela permet de faire ses armes comme nulle part ailleurs, cette force ne vous quitte jamais », explique l’artiste.

« Jouer dans la rue est le truc le plus formateur au monde »

Aurélien Chestier, Antonin Deloffre, Jean-Philippe Beerart, Frédéric Debert et Elodie de Freitas, de l’ultra-élégante formation originaire de Poitiers, Starving Woodchucks, signent une pop envoûtante et raffinée. Après avoir sorti son tout premier clip le 26 octobre sur YouTube, le groupe prépare actuellement son premier EP. Intitulé White Fang, il sortira fin octobre. « Jouer dans la rue est le truc le plus formateur au monde : il faut arriver à capter l’attention du public. Cela pose parfois des problèmes avec le voisinage, il faut se mettre d’accord avec tout le monde », se souvient Antonin Deloffre.

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« La Fête de la musique, c’est l’occasion de découvrir des artistes qu’on n’irait pas forcément voir en salles. Cette fête nous a permis de rencontrer un journaliste de radio qui s’est intéressé à notre groupe », souligne-t-il encore.

« Les concerts de rue ont une ambiance à part. Ils permettent une plus grande proximité avec le public. Cela permet de faire ses preuves, mais aussi de faire de belles rencontres. Les gens ont tendance à vous parler parce que le musicien est plus accessible que sur une scène », termine le musicien.

« A Buenos Aires, la mafia contrôle qui peut jouer ou pas »

« J’ai fait un CAP Imprimerie à 14 ans. J’ai ensuite travaillé dans la sérigraphie jusqu’à ma majorité. Un beau jour, je suis parti de l’usine, ce n’était pas pour moi, avec une guitare à la main, que mon patron m’avait offerte. J’ai voyagé et j’ai commencé à vivre ou plutôt survivre en chantant dans le métro à Barcelone, sans aucune formation musicale. Je suis parti en Amérique du Sud. Je vivais en faisant passer le chapeau », se souvient Axel Matrod de El Gato Negro, le plus latino des groupes toulousains. De fil en aiguille, on lui propose de jouer dans des bars, des salles, puis des festivals. « Dix ans plus tard, je me suis produit devant 15.000 personnes avec Manu Chao », se réjouit l’artiste, qui sera ce soir sur la scène de la ville d’Istres ce jeudi soir.

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« C’est fatigant de chanter fort dans la rue sans ampli, parfois les gens ne vous écoutent pas et on ne comprend pas bien pourquoi, parfois la police vous confisque votre guitare. La concurrence entre musiciens de rue est parfois dure, surtout en Amérique Latine. Il y a parfois du raquette. Dans le métro à Buenos Aires, la mafia contrôle qui peut jouer ou pas, il faut savoir jouer des cordes », se souvient-il encore.

« A la Fête de la musique, il faut se faire plaisir, croire en soi. Tout le monde doit pouvoir jouer, c’est ouvert à tous, donc le public doit être tolérant », conclut-il. Qui sait, vous entendrez peut-être une future star au coin de votre rue ?