Bordeaux: Un graphiste dépose ses toiles dans la rue, pour les faire voyager
CULTURE•Mate, graphiste, veut colorer la ville et créer la surprise au coin de la rue. Ce vendredi il va déposer deux toiles mettant en scène son personnage Bou dans le centre de Bordeaux, laissant le choix aux passants de les prendre un peu chez eux, avant de les faire voyager, si possible…Elsa Provenzano
L'essentiel
- Vendredi, un graphiste va déposer deux de ses toiles dans le centre-ville Bordelais, comme il l’a déjà fait dans d’autres villes de France.
- Un petit mot y est apposé, incitant à conserver gratuitement la toile chez soi un moment, avant de l’emmener dans ses valises lors de son prochain voyage.
- Le graphiste de 27 ans exerce sa passion et a l’envie de colorer la ville avec ses petites toiles mettant en scène son personnage Bou.
«Cela fait un peu plus d’un an que les toiles que je réalise s’accumulent chez moi et comme je n’ai pas les moyens d’exposer j’ai eu l’idée de les déposer dans la rue, un peu sur le principe des bouquins voyageurs », explique Mate, graphiste de 27 ans, qui vit à Caen.
Il a développé ce concept de Line-street, qui consiste à déposer de petites toiles de 20 cm sur 20 cm dans la rue afin que les passants les récupèrent gratuitement et les fassent voyager s’ils le peuvent. Ce vendredi, il se rend à Bordeaux et va déposer deux toiles dans le centre historique.
« Ce que je veux c’est donner de la couleur à la ville, créer la surprise et apporter un peu de joie aux personnes », livre simplement Mate, qui souligne aussi le côté gratuit « sans arrière-pensée ». Il peint par passion et vend quelques toiles ou fresques sur commande, juste pour rentrer dans ses frais. Très productif, il crée entre quatre à cinq toiles par semaine à l’acrylique, à la bombe ou au pochoir.
Faire voyager ses tableaux
Au total, il a déjà déposé 76 toiles (à Paris, Nantes, Caen, Lille, Montpellier, Perpignan mais aussi Montréal ou New-York lors de ses voyages) et beaucoup de ceux qui les emportent chez eux jouent le jeu, postant ensuite des photos des toiles à l’autre bout du monde, au Japon ou à Malte par exemple. Sur sa page Facebook et son compte Instagram, le graphiste dépose des indices pour dénicher dans les rues les petites toiles qui mettent en scène le bou, le personnage en forme de petit fantôme qu’il a créé.
Il confie qu’il aime regarder comment les gens vont réagir après avoir déposé une toile dans la rue. « Certains n’osent pas la toucher et la prennent seulement en photo », commente-t-il. C’est la première fois qu’il va offrir ses toiles à Bordeaux et, hasard du calendrier, la troisième saison street art de la ville vient de commencer.