ARTSuites judiciaires envisagées après l'annulation de l'expo Monet à Bordeaux

Bordeaux: Suites judiciaires envisagées après l'annulation de l'exposition Monet

ARTLe musée Marmottan-Monet à Paris a annoncé vendredi qu’il refusait finalement de louer la cinquantaine d’œuvres du peintre impressionniste au musée Mer Marine de Bordeaux, où une exposition devait démarrer le 15 juin…
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • L’exposition devait se tenir dans une salle du musée Mer Marine, actuellement en construction aux Bassins à Flot.
  • Le musée Marmottan, propriétaire des œuvres, estime que l’établissement ne réunit pas toutes les conditions d’accueil pour cette exposition.
  • Le promoteur Norbert Fradin, qui réalise le musée Mer Marine, cherche encore une solution amiable avec le musée Marmottan, avant d'engager d'éventuelles poursuites.

Touché, mais pas coulé. Etonnament calme, le promoteur et homme d’affaires bordelais Norbert Fradin s’est expliqué ce mardi matin, après l’annonce vendredi dernier de l’annulation de l’exposition Monet, qui devait se tenir dans le musée Mer Marine à partir du 15 juin.

La salle d'exposition du musée Mer Marine de Bordeaux qui devait accueillir l'exposition Monet.
La salle d'exposition du musée Mer Marine de Bordeaux qui devait accueillir l'exposition Monet. - M.Bosredon/20Minutes

Une cinquantaine d’œuvres devaient être présentées dans une salle de ce musée en cours de construction aux Bassins à Flot. Le musée Marmottan-Monet, qui loue ces œuvres, a fait savoir vendredi que, suite au passage d’un expert international qu’il avait mandaté, les conditions n’étaient pas réunies au musée Mer Marine pour accueillir les tableaux, pointant du doigt, notamment, un empoussièrement trop élevé qui mettrait en danger les œuvres. Ce que réfute Norbert Fradin avec force. Le musée Marmottan rappelle également les différentes mises en garde adressées ces derniers mois au promoteur, et ses inquiétudes sur l'absence de personnel qualifié dans le domaine des musées. Voici point par point les explications sur ce rebondissement de dernière minute.

Pourquoi le musée Marmottan a-t-il décidé d’annuler cette exposition Monet ? « J’ai appris la nouvelle vendredi dernier, en même temps que le communiqué envoyé par le musée Marmottan, explique Norbert Fradin. Cela a d’abord été un choc. Puis j’ai formulé plusieurs propositions au musée, j’attends encore une réponse…. En tout cas cela ne dépend plus de moi. »

L’homme d’affaires bordelais Norbert Fradin s’explique après l’annulation à la dernière minute de l’exposition Monet au musée Mer Marine, le musée Marmottan ne souhaitant plus prêter les œuvres...

Posted by 20 Minutes Bordeaux on Tuesday, June 5, 2018

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« Le musée Marmottan mentionne un expert international, que nous avons effectivement croisé. C’est un expert britannique qui semble avoir une expérience au niveau de la sécurité, mais je n’ai pas plus d’informations sur la qualification de cette personne. Et nous n’avons pas eu connaissance du rapport de ce monsieur. Nous avons, nous, des experts français mandatés par une compagnie d’assurance française, Axa Art, qui ont validé tous les systèmes et qui ont émis une attestation pour assurer les œuvres ici, dans ce musée. Axa Art a quand même une expertise en matière de conservation des œuvres qui me paraît aussi bonne que celle de n’importe quelle personne que l’on fait venir d’ailleurs. Aujourd’hui, je ne m’explique toujours pas ce revirement de la part du musée Marmottan. »

Y a-t-il réellement un problème de poussière dans la salle d’exposition temporaire qui devait accueillir les œuvres ? « La poussière est traitée par le système de climatisation, comme dans tous les musées de haut niveau. Il n’y a pas plus de poussière ici qu’il n’y en a au Louvre ou dans d’autres musées », assure Norbert Fradin. Olivier Athanase, directeur régional de CEME (entreprise de génie climatique et électrique qui opère sur le musée Mer marine), explique de son côté qu’il y a eu « des réunions de préparation, et à aucun moment ce niveau d’empoussièrement n’a été évoqué. »

En revanche, « nous avions des contraintes sur l’hygrométrie, la température, l’éclairage, la sûreté, que nous avons respectées. Nous avons une certaine maîtrise sur ce genre de problématique, et sur un ouvrage comme celui-ci on est sur du très bon niveau. »

Que va-t-il se passer maintenant ? « Pour l’instant, toutes les hypothèses sont ouvertes. Mais s’il n’y a pas de solution amiable, il y aura forcément des suites. Je serai obligé de réfléchir à une possibilité de suites judiciaires », prévient Norbert Fradin.

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« L’investissement que nous avons fait est très conséquent : ce n’est pas un prêt, mais une location d’œuvres, qui se chiffre quand même à 500.000 euros. Le musée Marmottan a été payé de cette somme depuis plus de cinq mois. En sus de cette location, qui est du net pour le musée Marmottan, nous avons à notre charge l’ensemble des coûts de cette exposition, comme la construction des cimaises et la régie. »

« C’est une exposition clé en mains, qui se trouve actuellement à Rome, où elle est régie par une société qui s’appelle Arthemisia, en lien avec le musée Marmottan, et nous avons décidé de prendre nous aussi Arthemisia en régie, qui devait s’occuper d’amener et d’installer la collection. Tout cela a été fait avec le plus grand professionnalisme de notre part. Nous avons aussi payé le catalogue d’exposition, et pour être agréable avec le musée Marmottan, nous avons pris leur éditeur. Le tout se chiffre à plusieurs centaines de milliers d’euros. »

Combien de billets avaient été vendus ? « On en était entre 2.000 et 3.000 billets vendus [au tarif de 15 euros], que nous avons déjà entièrement remboursés. »

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L’avenir du musée Mer Marine est-il compromis avec cette annulation ?

Le musée mer marine de Bordeaux, le 5 juin 2018.
Le musée mer marine de Bordeaux, le 5 juin 2018. - M.Bosredon/20Minutes

« Le musée Mer Marine, qui ouvrira début 2019, c’est 13.000 m2 de planchers dont 10.000 m2 couverts, soit la dimension de la Cité du Vin ou de la Fondation Vuitton. Il va s’y passer autre chose que des expositions temporaires. Cette exposition Monet, c’était un point d’accroche que j’avais traité directement avec Patrick de Carolis [directeur du musée Marmottan] en confiance. L’avenir n’est donc absolument pas compromis, c’est un épiphénomène. »

Y’aura-t-il une autre exposition à la place de l’expo Monet ? « La salle d’exposition est tout à fait opérationnelle. S’il n’y a pas d’accord avec le musée Marmottan, nous sommes en train de mettre sur pied une autre manifestation, même si je ne suis pas certain que l’on puisse l’ouvrir le 15 juin. C’est un peu trop tôt pour en parler aujourd’hui… »