Trois lecteurs de «20 Minutes» de retour à l'Opéra: «Maintenant, pour moi, c'est comme aller au ciné»
MUSIQUE CLASSIQUE•Finies les appréhensions, les lecteurs de « 20 Minutes » sont désormais totalement à l’aise avec les concerts de musique classique...Claire Barrois
Mercredi soir, Mélissa, Clara et Etienne, les trois lecteurs que 20 Minutes initie à la musique classique depuis deux mois, débarquaient à l’opéra Bastille pour assister à leur quatrième représentation. Oubliés le stress et les complexes des premiers jours, désormais, les trois jeunes se sentent à leur place dans l’environnement de la musique classique.
Il a d’abord fallu apprendre les codes. Ne pas aller faire pipi pendant le concert, ne pas applaudir entre les mouvements, ne pas parler au milieu de la séance ou snaper n’importe quand. Et mercredi, à l’Opéra, les trois lecteurs qui font les gros yeux quand, à la fin de l'air de Lauretta, toute la salle applaudit à qui mieux mieux (au milieu de l’opéra, donc). Il restait un code à apprendre : on peut se lâcher (surtout à l’Opéra), quand on a vraiment aimé quelque chose.
« Maintenant on a un peu de culture, et ça change tout »
Mais désormais, aller écouter un concert de musique classique, « c’est comme si on allait au ciné, remarque Clara. On est plus à l’aise, on ne regarde plus partout autour pour observer les gens. » Mélissa abonde : « Au départ, tu ne te sens pas armé face à des gens qui savent alors que tu n’as pas forcément leur culture. Maintenant on a un peu de culture, et ça change tout. » Et c’est vrai.
Désormais, nos trois lecteurs arrivent à mettre des mots sur leurs émotions musicales. Ils ont aussi identifié leurs préférences. Etienne a flashé sur la musique symphonique, et il a compris que l’opéra, c’était moins son truc. Mélissa est un peu d’accord avec lui, mais elle aime quand même l’opéra. Pour Clara, c’est plus une question de style de musique : elle aime certaines œuvres dans tous les styles.
Ce soir, Clara a flashé sur L’heure espagnole, de Maurice Ravel, une œuvre pleine d’humour, même si elle a « oublié la musique ». Mélissa et Etienne ont préféré Gianni Schicchi, de Giacomo Puccini. La raison principale ? Pour la première fois, nos lecteurs écoutaient un opéra en italien, et ça, « ça fait vraiment opéra ». Mais la soirée s’est terminée en apothéose.
Une soirée électro pour faire sauter les derniers verrous
« Je n’avais jamais entendu Kendrick Lamar à Bastille ! » Pour Mélissa, notre fan inconditionnelle de hip-hop, la soirée organisée au septième étage de l’Opéra après la représentation réservée aux moins de 40 ans, a terminé de la détendre. Après avoir dansé face à une vue de Paris magnifique, Etienne, le Breton du groupe, met un terme aux festivités de cet avant-dernier rendez-vous : « Aet eo da pisset, aet eo da gouske*. »
*Un pipi et au lit (merci à Etienne et à sa famille pour ce dicton)