PATRIMOINELe Bénin exige la restitution des trois totems «pillés» du quai Branly

Le Bénin exige la restitution des trois totems béninois qui siègent au cœur du quai Branly

PATRIMOINELes autorités béninoises estiment qu’il existe entre 4.500 et 6.000 objets d’art coloniaux en France, sans la possibilité de pouvoir les récupérer…
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L'essentiel

  • Entre 4.500 et 6.000 objets d’art coloniaux béninois sont stockés en France
  • Plus de 90 % des pièces majeures d’Afrique subsaharienne se trouvent hors du continent
  • En 2016, la France refuse le rapatriement de ces trois totems au Bénin
  • En mai 2017, Emmanuel Macron s’est engagé à « changer ce qu’a été ces cinq dernières décennies la politique de nos musées »

Si l'on s'approche un peu, nous pouvons lire « Statues du royaume de Dahomey, don du général Dodds » tout près des trois totems béninois. Si autrefois, cette récolte du patrimoine béninois fut un honneur pour le général Dodds, aujourd'hui l'Histoire semble un peu différente.

Selon les autorités béninoises, ce ne sont pas moins de 4.500 statues, totems, sceptres royaux, portes de bois gravés ou trônes qui occupent le sol français, ayant pourtant été façonnés par des artistes africains. Ces artistes autrefois pillés par des visiteurs tels que des militaires, anthropologues ou ethnographes qui se faisaient une joie de ramener un souvenir...

Un combat très soutenu par l'Unesco

Selon l'estimation des experts, plus de 90% des oeuvres d'art d'Afrique subsaharienne se trouvent actuellement en dehors de leur pays de création. A noter principalement la France qui détient jusqu'à 6.000 oeuvres, mais également la Belgique, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, en somme tous les pays qui détenaient d'anciennes colonies africaines. Ces oeuvres ont fait l'objet de plusieurs requêtes officielles visant à les ramener « au pays » mais les autorités font bloc et refusent systématiquement.

En 2003, le musée ethnologique de Berlin a quant à lui accepté de rendre une statuette d'oiseau au Zimbabwe, faisant office d'exception qui confirme la règle... A présent, les choses devraient changer. Lors d'un discours prononcé en mai 2017, le président de la République Emmanuel Macron avait exprimé son souhait d'organiser « un retour du patrimoine africain en Afrique », de quoi donner de la force et de l'espoir à tous les pays propriétaire de ce cher patrimoine.