CINEMAA Nantes, des séances de ciné où les bébés sont autorisés

VIDEO. Nantes: Des séances de ciné où les bébés sont autorisés (et ont le droit de pleurer)

CINEMAUne fois par mois, au Katorza à Nantes, les tout-petits peuvent assister à une séance de ciné avec leurs parents. On a assisté à l'une d'entre elles...
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • «Au ciné avec bébé» s'adresse aux jeunes parents qui souhaitent se faire une toile.
  • La programmation leur est destinée mais des ajustements sont faits pour qu'ils puissent venir avec leur enfant, même petit.

Au ciné, on est du genre à s’énerver dès que notre voisin plonge une main dans son sachet de pop-corn. Mais comme on aime tester nos limites, on s’est rendu lundi au Katorza à Nantes pour une séance un peu particulière. Comme tous les mois, le cinéma d’art et d’essai ouvrait ses portes dans le cadre de l’opération « Au ciné avec bébé ». Le principe: permettre aux jeunes parents de se faire une toile, et d’y emmener leur enfant, même un tout-petit. La plus jeune spectatrice du jour a tout juste 3 semaines.

A 10h20, les tickets à 6€10 pour «Place publique», le dernier film d'Agnès Jaoui, s’écoulent, et la salle est déjà bien remplie. Des mamans, quelques papas aussi, mais surtout des bambins bien installés dans des poussettes pour certains, des écharpes ou les bras pour d’autres. « J’espère que Jeanne va être cool, sourit une jeune femme, un peu stressée. La dernière fois, elle a hurlé et j’ai dû sortir. Impossible de la calmer, je suis rentrée chez moi sans avoir rien vu du film ! »

Des films pour les parents

Car contrairement à certaines séances « jeune public », c’est bien aux adultes que s’adresse la programmation. « Au début, les parents sont souvent coupés des sorties et des loisirs, assure Klervie Bureau, une Nantaise qui a soufflé cette idée au Katorza il y a deux ans. Ils ont parfois envie de faire des choses pour eux, de se reconnecter à l’actualité. Ici, ils ne sont pas jugés si le bébé pleure, et ne sont pas obligés de s’organiser pour le faire garder. Au final, ce n’est pas si compliqué d’organiser de telles séances. »

Alors que le règlement intérieur des cinémas interdit en général la présence d’enfants (à cause du volume trop élevé), le Katorza a procédé à quelques ajustements pour recevoir ce public particulier. « Le son est quatre fois moins fort que d’habitude, explique Céline Novel, programmatrice au cinéma. On sélectionne des films assez joyeux et pas trop longs. Une table à langer est aussi installée dans le couloir : les parents peuvent se lever en plein film et en disposer en cas de besoin. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

«Aucun problème à suivre le film»

Sonia, 30 ans, n’a pas eu besoin de l’utiliser. Sa petite Olivia, 7 mois, s’est endormie dès le début du film contrairement à d’autres bébés, un peu plus bruyants, dont les pleurs tranchent avec les rires des parents. « Il y a un peu plus de bruit, les mamans déambulent dans la salle pour calmer les petits, mais ce n’est pas gênant, juge la jeune femme. Ça fait quatre fois que je viens et je n’ai eu aucun problème à suivre le film, je suis ravie. Au pire, quand c’est en VO, il y a les sous-titres ! »

Au vu du succès, et après la dernière séance en juin, le Katorza devrait renouveler l’opération l’année prochaine, et ce malgré des questions qui trottent tout de même dans la tête de certains parents, quant à la nocivité des écrans. « Le problème n’est pas d’exposer son bébé une fois à un écran, même si ça ne lui apporte rien, répond Didier Acier, psychologue et maître de conférences à l’université de Nantes. C’est lorsque ça se banalise et qu’une fascination aux écrans se développe que ça peut vite devenir nuisible. »