Eurovision: «On a passé trois heures sur le tapis rouge. Un truc de dingue !» raconte Madame Monsieur
L'EUROVISION VU D'ICI (EPISODE 3)•Emilie Satt et Jean-Karl Lucas, qui forment le duo Madame Monsieur, livrent au quotidien leurs impressions sur le concours dont ils découvrent les coulisses à Lisbonne...Propos recueillis par Fabien Randanne
Par Emilie Satt, du duo Madame Monsieur, à Lisbonne (Portugal),
« Cela a été complètement dingue dimanche . On a commencé par aller faire notre deuxième répétition officielle à l’Altice Arena, où se déroule l’Eurovision. C’était plus rapide que la première, on est allé directement sur scène, sans avoir besoin de faire de réglage. Des éléments ont été changés dans notre tableau par rapport à la première fois. Notamment au niveau de la lumière, ça nous a rassurés : les équipes techniques ont compris qu’on la voulait plus douce, pour évoquer la naissance, avec des teintes tirant vers le orange, loin du rouge très agressif de l’autre fois.
Il y a encore des changements importants à effectuer, notamment au niveau de la réalisation, des caméras, des cadrages. On a changé des choses dans l’histoire qu’on veut raconter d’un point de vue déplacements et globalement on se sent bien sur scène.
La conférence de presse qui a suivi a été assez amusante, où on a parlé de Mylène Farmer, c’était drôle [à un journaliste australien lui disant qu’il ne comprenait pas toutes les paroles de Mylène Farmer, Emilie a plaisanté en disant que même les francophones ne savent pas ce qu’elle chante].
Surtout, on a tiré au sort le papier devant décider si, lors de la finale, samedi, on passera en première ou en deuxième moitié de show. Je ne voulais pas plonger ma main dans le bocal, mais j’ai dû m’y résoudre. J’ai hélas pioché la première moitié [voir encadré]. On était un peu déçus, mais ce qui est marrant c’est que dans le Big 5 [les cinq pays qualifiés d’office pour la finale : le Royaume-Uni, l’Espagne, la France, l’Italie et l’Allemagne], on passe tous en première moitié, sauf l’Italie.
On est repassé rapidement à l’hôtel pour débriefer et manger un bout. On a eu très peu de temps pour se préparer pour le "tapis rouge", qui pour l’occasion était bleu (donc tout le monde parle de blue carpet), et marque l’ouverture officielle de cette édition de l’Eurovision. Avec Anne, ma maquilleuse, on a speedé pour essayer de se donner une fière allure et on a filé au Musée d’art, d’architecture et de technologie où se déroulait la cérémonie. On y a retrouvé pleins de copains d’autres pays.
On ne s’attendait pas du tout à vivre ce qu’on a vécu sur place. Fans et médias étaient positionnés tout du long. Edoardo [Grassi, le chef de la délégation française] nous avait dit : "Si on n’est pas très attendus, on passera vingt minutes sur le blue carpet, mais si on est très attendus, on y passera une heure ou une heure vingt." Et en fait, on a passé presque trois heures dessus. C’était un truc de dingue ! Je ne sais même plus à combien de questions on a répondu. C’était super intense. Et j’ai été bien heureuse d’avoir choisi de mettre des sneakers plutôt que des talons hauts, alors que j’avais hésité. On a fini la soirée par le cocktail en mangeant plein de spécialités locales avec les délégations.
Une partie de notre délégation est partie s’amuser à l’Euro Club, une boîte de nuit éphémère ouverte place du Commerce le temps de la semaine Eurovision. L’autre partie est restée peinarde au bar de l’hôtel pour siroter un gin tonic. Plus tranquillement. »
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