La série animée « Les Simpson » a battu dimanche le record du plus grand nombre d’épisodes pour une série à la télévision américaine, alors qu’elle connaît la première vraie polémique de son histoire et se voit taxée de racisme.

Avec son 636ème épisode, la série a dépassé l’historique western « Gunsmoke », qui s’était arrêtée en 1975, après 20 années à l’antenne. Fox s’était engagé, fin 2016, à diffuser la série au moins jusqu’en 2019, lui assurant d’atteindre sa 30e saison, un seuil jamais atteint à la télévision américaine.

Un problème avec Apu

Mais ce record intervient alors que la série fait face à sa première polémique d’ampleur autour du personnage d’Apu Nahasapeemapetilon, gérant d’une supérette et d’origine indienne. L’acteur et comédien d’origine indienne Hari Kondabolu a produit un documentaire, intitulé « The Problem with Apu » (« Le problème avec Apu »), dans lequel il dénonce les stéréotypes associés au personnage, en premier lieu son accent très marqué.

L’acteur blanc Hank Azaria prête sa voix à Apu depuis le début de la série. Après la sortie du film, Hank Azaria avait estimé publiquement qu'« il soulevait des points très intéressants », mais la production n’avait pas réagi, jusqu’au 8 avril et l’épisode 633.

Le clin d’œil de Lisa passe mal

Dans cet épisode, Marge lit à sa file Lisa un livre dont elle a choisi d’ôter tous les éléments pouvant heurter la sensibilité de quiconque. Lisa, qui juge le livre ainsi expurgé ennuyeux déclare alors : « Quelque chose qui a démarré il y a des décennies et était applaudi et inoffensif est aujourd’hui politiquement incorrect. Que peut-on y faire ? » Puis le personnage se tourne vers un portrait d’Apu, à qui elle fait un clin d’œil.

Cette allusion, mal perçue par de nombreux observateurs, a augmenté la polémique, au point qu’Hank Azaria a proposé, mardi, de ne plus assurer la voix d’Apu. La polémique n’a pourtant pas fait bouger Matt Groening, qui s’est dit « fier de ce que nous faisons sur cette série », lors d’un entretien au quotidien USA Today, publié vendredi. « Je pense que nous vivons une époque où les gens adorent faire comme s’ils étaient choqués. »