Festival de Cannes 2024 : Vincent Cassel aide David Cronenberg à faire son deuil
bonjour Tristesse•Le réalisateur de « Faux-semblants » et « History of Violence » évoque son chagrin de veuf inconsolableDe notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié
L'essentiel
- David Cronenberg présente « Les Linceuls » en sélection à Cannes, s’inspirant de sa propre vie en évoquant la perte de sa femme Carolyn décédée en 2017 pour insuffler une grande force émotionnelle à ce film malgré la langueur ressentie avec la machine « GraveTech » macabre.
- Vincent Cassel campe le rôle poignant de l’alter ego endeuillé du cinéaste aux côtés de Diane Kruger dans ce film très personnel vu comme une réflexion sur la mort.
- Si le film peut paraître statique, la performance des acteurs et notamment de Vincent Cassel transporte le spectateur dans la douleur du personnage principal faisant écho à celle ressentie par le réalisateur David Cronenberg.
Le 19 juin 2017, David Cronenberg perdait sa femme, Carolyn Zeifman qu’il avait épousée en 1978 et qui était la mère de ses deux enfants, Brandon et Caitlin. Dans Les Linceuls, présenté en compétition à Cannes, il évoque sa peine. Le comédien français Vincent Cassel incarne l’alter ego du cinéaste et Diane Kruger, l’épouse disparue que le veuf inconsolable va retrouver grâce à une étrange machine.
Vincent Cassel avait déjà tourné avec David Cronenberg pour Les Promesses de l’ombre en 2007. Le temps a passé et les deux hommes ont mûri. La violence a cédé la place au chagrin. « Je suis flatté qu’il ait pensé à moi, pour ce rôle, confie l’acteur, car il s’agit de son film le plus personnel. »
Cette réflexion sur la mort émeut par la puissance de la peine qui s’en dégage malgré son côté un peu statique voire un brin languissant.
Jusque dans la tombe
Le GraveTech, qui permet de voir les chers disparus dans leur tombeau, fait penser aux œuvres précédentes du maître par son côté transgressif mais la lassitude du héros endeuillé – et sans doute celle du réalisateur – imprègne le film tout entier.
Nos articles sur Cannes sont iciSi on déplore de trop nombreuses scènes de dialogue, la performance de Vincent Cassel emporte le morceau en faisant partager le désespoir d’un homme brisé. David Cronenberg souffre et nous fait toucher sa douleur du doigt. Son cœur brisé devient celui du spectateur. Les Linceuls n’est pas son meilleur film. On l’imagine mal au Palmarès. Il reste tout de même passionnant par la façon dont le cinéaste joue avec les âmes et les corps.