INTERACTIFLa réalité virtuelle va être récompensée au Festival de Cannes 2024

Festival de Cannes 2024 : Un film en réalité virtuelle va recevoir le « Prix de l’œuvre immersive »

INTERACTIFHuit films sont engagés dans cette toute nouvelle compétition, qui se clôture le 23 mai 2024
Affiche officielle de la « Compétition immersive » du Festival de Cannes 2024
Affiche officielle de la « Compétition immersive » du Festival de Cannes 2024 - FESTIVAL DE CANNES
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Déambuler dans un sauna gay, explorer le corps humain avec Cate Blanchett, incarner une super-héroïne bousculée par son cycle menstruel : le 77e Festival de Cannes, qui s’est ouvert mardi 14 mai 2024, lance sa première compétition d’œuvres immersives… et ça secoue !

Ce n’est pas la première fois que le plus grand rendez-vous mondial du cinéma se frotte aux réalités virtuelles ou augmentées : en 2017, le réalisateur Alejandro González Iñárritu avait présenté, en réalité virtuelle, Carne y Arena, première œuvre immersive jamais présentée dans la sélection officielle d’un grand festival.

Un jury et une cérémonie spécifiques

Mais, à Cannes, c’est la première fois qu’un prix sera décerné, le 23 mai, à ce type d’œuvres, évaluées par un jury international venu du 7e art et de l’art immersif, avec une cérémonie de clôture spécifique (le palmarès du festival classique est, lui, dévoilé le 25 mai).

Parmi les huit films engagés dans cette nouvelle compétition, il y a de tout, de la réalité virtuelle dernier cri – avec casque qui permet de voyager dans plusieurs dimensions – à l’expérience interactive sans équipement.

Ressentir le cinéma

Dans la première catégorie, on trouve Traversing the Mist, du Taïwanais Tung-Yen Chou, dans le cadre d’un sauna gay onirique et sensuel (interdit aux moins de 18 ans), où les participants ressentent physiquement les déplacements dans chaque étage, couloir ou pièce.

Dans la seconde, il y a En Amour, des Français Claire Bardainne et Adrien Mondot, une évocation poétique autour du sentiment amoureux. Pas d’équipement, ici, mais en se déplaçant ou en effleurant les écrans, le spectateur peut influer sur les particules lumineuses projetées dans l’œuvre.

« L’image devient une sorte de partenaire avec laquelle jouer, le corps peut entrer en dialogue avec les écrans, le sol », décrit pour l’AFP Claire Bardainne. Le tout sur une musique entre électro et pop composée par son cousin Laurent Bardainne.

Une première édition « pionnière »

Les possibilités de ces nouveaux formats semblent infinies : « Je pense qu’on vit l’époque du noir et blanc de cette phase de la technologie », analyse ainsi, pour l’AFP, le Britannique Barnaby Steel, un des cocréateurs de Evolver.

Cette coproduction entre Royaume-Uni, France et États-Unis propose d’explorer l’intérieur d’une cage thoracique, guidé par la voix-respiration de l’actrice iconique Cate Blanchett. « C’est presque fabriquer des chaussures en marchant », renchérit pour l’AFP Adrien Mondot, qui vient de l’informatique mais possède aussi un bagage de jongleur.

Notre dossier « Festival de Cannes »

Il ne faut, pour autant, pas s’attendre pour l’heure à des retombées financières dignes des blockbusters avec ce genre de films. D’autant que l’investissement est encore trop lourd pour accéder au grand public (il faut compter de 200 à 500 euros pour chaque casque utilisé à Cannes pour la séance de Maya : naissance d’une super-héroïne).