bonheur« L’art d’être heureux », où excelle Benoît Poelvoorde

Benoît Poelvoorde dévoile sa recette pour maîtriser « L’art d’être heureux »

bonheurLe comédien est tordant en artiste prétentieux qui cherche à s’épanouir
Benoît Poelvoorde dans « L'Art d''être heureux » de Stefan Liberski
Benoît Poelvoorde dans « L'Art d''être heureux » de Stefan Liberski - KMBO
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Dans L’art dêtre heureux, Benoît Poelvoorde retrouve un personnage d’imbécile sentencieux, un registre dans lequel il excelle depuis C’est arrivé près de chez vous.
  • Cette comédie tendre et féroce lui permet de donner la réplique à Camille Cottin et François Damiens.
  • Pour le comédien belge, le bonheur n’est pas une question d’intelligence mais de sens de l’observation.

Il y avait un brave moment que Benoît Poelvoorde n’avait pas l’air de s’amuser autant que dans L’Art d’être heureux de Stefan Liberski. Le comédien belge y trouve l’un de ces personnages de crétin prétentieux comme il sait les composer avec délice depuis C’est arrivé près de chez vous. « Jean-Yves Machond que j’incarne n’a pas inventé la machine à courber les bananes, confie-t-il à 20 Minutes. Il est persuadé d’être un artiste génial mais incompris ce qui le rend souvent ridicule et parfois imbuvable. Son problème, c’est qu’il ne fait strictement rien de sa vie ».

Loin du mafieux vénéneux qu’il incarne avec talent dans L’Amour ouf de Gilles Lellouche, Benoît Poelvoorde revient à ses premières armes comiques pour cette adaptation de La Dilution de l’artiste, roman de Jean-Philippe Delhomme paru aux Editions Denoël. « On se moque de l’art contemporain et des délires qu’il génère, explique Benoît Poelvoorde. Mon personnage dirait que l’art d’être heureux est un concept qu’il peine à appliquer mais le film parle surtout de sa quête d’épanouissement ».

Portrait d’un imbécile

Le pauvre en bave après avoir acheté une maison sans fondation placée au bord d’une falaise ou quand il se laisse mener par le bout du nez par une fine mouche jouée par Camille Cottin. « C’est un parfait imbécile qui va apprendre le bonheur malgré lui, insiste Benoît Poelvoorde. Bien sûr, ça ne va pas se faire tout seul. L’apprentissage sera rude ». D’autant plus que François Damiens est de la partie en mari jaloux.

« J’ai toujours eu de l’affection pour ces êtres paumés, persuadés d’être brillants bien que tout leur démontre le contraire à longueur de journée », insiste le comédien. Ni sa sottise chronique, ni son manque de talent n’empêchent finalement Jean-Yves Machond de s’accomplir. « Selon moi, l’art d’être heureux n’est pas une question d’intelligence mais de sens de l’observation. Quand on regarde le monde autour de soi, il est facile de s’émerveiller », précise Benoît Poelvoorde.

Pleinement épanoui

A 60 ans, l’acteur se déclare pleinement épanoui et ce film tendrement farfelu tend à le démontrer. Il y semble plus détendu et frappadingue que jamais. « Le bonheur, c’est un chien ou chat qui dort avec une respiration paisible qui se communique à leur entourage. Ils pratiquent l’art d’être heureux sans même le savoir, tout naturellement ». C’est qu’il donnerait envie, le bougre !