présidentUn Donald Trump « complexe et mal dans sa peau » dans « The Apprentice »

« The Apprentice » : Incarner Donald Trump « sans jugement », le défi de Sebastian Stan

présidentAprès avoir été le « Soldat de l’hiver » pour Marvel, Sebastian Stan incarne Donald Trump quand il était un jeune homme dévoré par la soif de pouvoir
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Sebastian Stan a refusé de diaboliser Donald Trump dans sa composition dans le film The Apprentice.
  • L’ancien président n’a pas encore vu le film.
  • L’acteur souhaite alterner blockbusters et films indépendants.

C’est peu dire que d’affirmer que le registre de Sebastian Stan est large. L’acteur surprendra les fans de Marvel qui l’ont découvert en Soldat de l’hiver aux côtés de Captain America quand ils le verront dans The Apprentice d’Ali Abbasi où il incarne un jeune Donald Trump.

Le comédien honoré par le prix Rising Star (Etoile montante) au festival de Deauville est exceptionnel dans le rôle de l’ex-président des Etats-Unis. « Je n’ai jamais rencontré Donald Trump et, à ma connaissance, il n’a pas vu le film, confie Sebastian Stan à 20 Minutes. J’imagine qu’il a d’autres préoccupations en ce moment. »

Totalement méconnaissable

Sebastian Stan, grand brun sympathique, est méconnaissable dans la peau de Donald Trump. « Modifier mon apparence me passionne, précise l’acteur. Si on ne se reconnaît plus quand on se regarde dans un miroir, c’est une façon de plonger plus profondément dans un personnage. C’est libérateur car cela gomme toute vanité. »

Il passe de petit jeune homme humilié par son père à monstre prêt à tout. Il faut dire que le jeune Donald est cornaqué par l’avocat Roy Cohn, incarné par un Jeremy Strong éblouissant de méchanceté débridée, qui lui apprend les ficelles d’un sens de la politique aussi féroce que décomplexé.

Plus fort que son mentor

Ce garçon mal dans sa peau finit par surpasser son maître dans son ascension vers le pouvoir mais l’acteur veille à ne pas le diaboliser. Cela rend Donald Trump d’autant plus inquiétant. « J’ai toujours été attiré par des personnages complexes et mal dans leur peau. Même Barnes, le Soldat de l’hiver n’est pas un superhéros Marvel comme les autres. Il lui manque un bras. »

Avec Donald Trump, il va plus loin dans l’incarnation d’un véritable sociopathe. « La grande différence est qu’il existe dans la vraie vie, précise Sebastian Stan. Donald Trump représente un réel danger, mais je ne pouvais pas me permettre d’être dans le jugement avant de l’incarner ». Le film décrit la fabrication de ce monstre en devenir. « C’est l’histoire humaine qui m’a attiré vers The Apprentice, l’envie de ne pas aborder le sujet de façon simpliste mais de comprendre comment et pourquoi il en est arrivé là. Ce qui a fait d’un enfant comme nous l’avons tous été, un politicien insatiable. »

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Pour Sebastian Stan, The Apprentice est plus qu’une simple performance d’acteur. « Le passé est la meilleure façon que nous ayons pour aborder le présent, insiste-t-il. C’est pour cette raison que j’espère que les gens iront voir le film. Il leur permettra de se plonger dans les méandres de ce qu’on considère comme la réussite à l’américaine et de réfléchir à ce que cela signifie. » Sebastian Stan sait de quoi il parle. Originaire de Roumanie, il incarne la réussite dans son pays d’adoption et dans le monde entier. « Ma mère s’est sacrifiée pour moi, dit-il. Je sais que le "Rêve américain" a un prix. »

Des projets excitants

Fort de ce bagage, Sebastian Stan ne s’interdit rien. Il se révèle également épatant dans A Different Man d’Aaron Schinberg. Il y interprète un homme atteint d’une maladie qui le défigure avant d’accepter un traitement qui va changer sa vie. Et il va continuer à alterner gros films et œuvres indépendantes. « Les deux sont importants pour moi, confie-t-il. Les blockbusters Marvel ne sont pas aussi superficiels qu’ils en ont l’air. Je cherche toujours des défis dans les rôles qu’on me confie. J’estime que le confort est le pire ennemi de l’art. » Ses choix confirment qu’il pratique ce qu’il prêche.