« Mother Land » : Alexandre Aja fait peur avec ce qui devrait nous rassurer
peur (s)•Le réalisateur de « Crawl » enferme Halle Berry dans un thriller horrifique en salles le 25 septembreCaroline Vié
L'essentiel
- Une mère et ses deux fils vivent isolés pour échapper à une force maléfique.
- Ce thriller terrifiant marque le grand retour d’Halle Berry dans un rôle fort.
- Le réalisateur de « Crawl » fait monter le suspense entre les enfants et leur maman sur fond de paranoïa bien exploitée.
Faire peur, c’est le métier qu’a choisi Alexandre Aja et il s’y entend, le bougre. Le réalisateur de Crawl et La Colline a des yeux se renouvelle toujours dans ce domaine et le confirme avec l’excellent Mother Land en salles ce mercredi. « La peur au cinéma, c’est un peu comme le rire dans la comédie, explique le réalisateur à 20 Minutes. On espère provoquer une immersion totale du spectateur dont on peut sentir si elle fonctionne ou pas dès les premières minutes de projection ».
Et ça marche à plein régime pour ce conte étouffant où une mère (Halle Berry, inquiétante) retient ses fils prisonniers dans une maison perdue en forêt. Elle prétend qu’ils sont seuls au monde à l’exception d’une force maléfique rodant dans les bois. Les membres survivants de la famille ne peuvent sortir qu’attachés à une corde reliée à la demeure. Les autres, contaminés, ont été liquidés de façon qu’on peut imaginer brutale.
Une maman sorcière
« Halle Berry a tenu à ce que son personnage ne soit pas atténué, explique Alexandre Aja. Elle tenait à être effrayante, sans concession ». Celle qui est censée protéger ses deux jeunes enfants devient rapidement une force menaçante dont on ne sait pas bien si elle est folle à lier ou tout à fait raisonnable quand elle contraint ses garçons à la captivité. « Elle a un côté « sorcière » qui devient de plus en plus marqué, insiste Alexandre Aja. Elle est la seule adulte de ce monde, mère de surcroît, et son comportement autoritaire fait rapidement monter la tension dans un environnement anxiogène.
Les gamins ne sont pas plus rassurants. Ils sont mignons comme des cœurs mais deviennent vite de redoutables antagonistes surtout quand l’un d’entre eux en vient à douter des dires de leur maman. « La paranoïa se nourrit de la cellule familiale qui devrait être rassurante, déclare Alexandre Aja. C’est là-dessus que je travaille pour jouer avec les angoisses du spectateur. »
Dans la forêt lointaine
Le décor d’arbres enchevêtrés et de mousses étouffantes dissimule les actes violents que commet le trio pris au piège d’une nature menaçante. « Ce décor m’a donné du fil à retordre pour le tournage mais il est un élément capital pour enfermer le public avec mes héros. » On ne dévoilera évidemment pas le fin mot de cette histoire prouvant qu’Alexandre Aja aime toujours le cinéma de genre qui le lui rend bien.
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