trioDans « Vivre, mourir, renaître », Gaël Morel explore les années Sida

« Vivre, mourir, renaître » : Gaël Morel parle d’amour et de sida entre désespoir et espoir

trio« Vivre, mourir, renaître » suit la vie d’un trio de jeunes gens confrontés à la maladie dans un mélodrame brillant
Victor Belmondo et Théo Christine dans « Vivre, mourir et renaître » de Gaël Morel
Victor Belmondo et Théo Christine dans « Vivre, mourir et renaître » de Gaël Morel - ARP Sélection
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Dans ce mélodrame bouleversant, Gaël Morel revient sur la période de sa jeunesse.
  • Il la revit au travers des amours d’un trio composé par Victor Belmondo, Théo Christine et Lou Lampros.
  • Ce film bouleversant et lumineux touche profondément le spectateur.

Tout est dans le titre (ou presque). Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel, découvert à Cannes et sélectionné à Angoulême, fait passer ses personnages par ces trois stades. Ce film poignant et délicat permet de revisiter les années sida mais aussi celles qui les ont suivies avec un trio amoureux formé par Victor Belmondo, Théo Christine et Lou Lampros.

« J’ai commencé à l’écrire quand je suis tombé malade, explique Gaël Morel à 20 Minutes. Un lymphome a failli me terrasser et cela m’a fait repenser à ma jeunesse que j’ai eu envie de faire revivre. » Son très beau film décrit comment un joyeux marivaudage amoureux et sexuel tourne au drame à la fin d’un siècle dernier.

A la vie, à la mort

« Quand on croit qu’on va mourir, on est encore vivant et c’est une situation étonnante où on se sent entre deux eaux, explique le cinéaste. On sait la fin proche mais on est toujours confronté à la vie courante et à ses soucis. » Les héros de son film sont séropositifs mais, si le sida les menace, la maladie leur insuffle aussi une incroyable force vitale pouvant être génératrice de création. Et de surprises quand un traitement finit par être trouvé.

« Le sida a marqué la fin de l’insouciance pour bien des jeunes de cette époque, se souvient Gaël Morel. La liberté a fait place à la peur qu’on ressent quand on pense être condamné. J’ai puisé dans les souvenirs de mon passé ancien et récent pour aborder ce thème ». La renaissance de réalisateur donne un film cruel et solaire qui invite à s’interroger sur sa mortalité. Mélodrame lumineux, Vivre, mourir, renaître fait passer par toutes ces étapes en compagnie d’interprètes touchés par la grâce.