Mostra de Venise 2024 : Avec « Babygirl », Nicole Kidman régénère le thriller érotique
nouveau regard•La star australo-américaine a éprouvé une « sensation très étrange » lors du tournage, mais a pu compter sur sa complicité avec la réalisatrice Halina Reijn20 Minutes avec AFP
L’un des visages les plus connus de Hollywood, celui de Nicole Kidman, fait son entrée en compétition à la Mostra de Venise vendredi dans un genre classique, mais bousculé ces derniers temps par les luttes féministes : le thriller érotique.
Ce Babygirl présenté sur le Lido et dont elle tient le rôle principal, est un projet qui l’a particulièrement marquée, a-t-elle confié au magazine Vanity Fair. Notamment pour ses scènes de sexe explicites, et pour la relation de confiance qu’elle a pu tisser avec sa réalisatrice, peu connue, la Hollandaise Halina Reijn, 49 ans, dont ce n’est que le troisième film et la première sélection dans un festival majeur.
« Dans mes films, j’ai exploré de nombreux thèmes par le prisme de la sexualité, a déclaré Nicole Kidman au magazine. Je n’ai pas évacué ça ni tenté de prétendre que ça n’existait pas. » Mais le film présenté à Venise passe un cap, et le tourner a été « une sensation très étrange. C’est quelque chose que vous faites et réservez normalement à vos vidéos personnelles. Ce n’est pas destiné à être vu par tout le monde ! »
Dans Babygirl, l’actrice australo-américaine interprète une cheffe d’entreprise installée dans un mariage avec le directeur d’un théâtre (Antonio Banderas). « Insatisfaite sexuellement dans son couple, elle va chercher du réconfort dans un rapport sadomasochiste avec un jeune stagiaire, pour lequel elle risque sa carrière et sa famille », a décrit le directeur de la Mostra, Alberto Barbera, en présentant le film. Le jeune homme en question est joué par Harris Dickinson, 28 ans, découvert dans la Palme d’or Sans Filtre.
De nouveaux regards sur la sexualité féminine
Liaison fatale, Basic Instinct, 9 Semaines et demi, le genre a fait les belles heures du cinéma des années 1980-1990, mais a pris un coup de vieux dans la foulée du mouvement #MeToo, qui a changé les choses devant comme derrière la caméra. La question de la représentation du sexe au cinéma est devenue brûlante, souvent sous l’impulsion de réalisatrices.
Les récits ont commencé à se diversifier, dans la foulée de films comme Portrait de la jeune fille en feu sur le désir et le regard féminin, tout comme les pratiques de tournage, avec le recours désormais systématique aux Etats-Unis aux coordinateurs d’intimité, sur ce film aussi.
Produit par A24, l’un des studios indépendants américains les plus novateurs, Babygirl devrait poursuivre cette évolution. Nicole Kidman a raconté comment le fait de tourner avec une réalisatrice lui avait permis de créer une proximité, tandis que la cinéaste a insisté sur la représentation du plaisir d’un point de vue féminin.
A Venise, la journée sera également marquée par l’arrivée du premier des trois films français en compétition, la dernière chronique amoureuse d’Emmanuel Mouret, intitulée Trois Amies. A l’affiche, Camille Cottin, l’une des actrices françaises qui a percé à Hollywood, dans le sillage de la série à succès Dix pour cent.