BLOCKBUSTERLa superproduction chinoise « Creation of the Gods » débarque en France

Entre « GoT » et « Le Seigneur des Anneaux », la superproduction chinoise « Creation of the Gods » débarque en France

BLOCKBUSTERMais aux États-Unis, où il est sorti en septembre, les spectateurs n’ont « pas du tout compris le scénario »
« Creation of the Gods » ou « Fengshen » relate le début de la chute de la dynastie chinoise des Shang, il y a plus de 3.000 ans
« Creation of the Gods » ou « Fengshen » relate le début de la chute de la dynastie chinoise des Shang, il y a plus de 3.000 ans - Splendid Film GmbH / AlloCiné / 20 Minutes
Olivier Mimran

O.M. avec AFP

Vous attendiez impatiemment la « fresque pharaonique, magique et à couper le souffle » décrite, en février 2024, par notre spécialiste cinéma Caroline Vié ? Alors rassurez-vous : Creation of the Gods, le premier opus d’une trilogie historique chinoise, sort dans les salles françaises et belges le mercredi 10 juillet 2024.

Présenté comme un mix de Game of Thrones et du Seigneur des Anneaux, ce film au budget de 223 millions d’euros – comme le titanesque Avatar – avait eu droit à une avant-première dans 144 cinémas français à l’occasion du Nouvel an chinois

Inspiré de faits historiques

Fort d’une équipe de 9.500 personnes, de 438 jours de tournage et de plus de 15.000 auditions d’acteurs, ce long-métrage « aspire à être un film pionnier dans l’histoire du cinéma chinois en explorant le genre épique mythologique », explique Wuershan, son réalisateur, dans le dossier de presse du film.

Creation of the Gods (Création des dieux), ou Fengshen, se déroule au début d’une séquence historique très célèbre en Chine : la chute de la dynastie des Shang, survenue il y a plus de 3.000 ans. Le film raconte comment, lors d’une passation de pouvoir, une malédiction divine s’abat sur le royaume…

Un film long… et parfois mal compris

Dès lors, êtres immortels, créatures fantastiques et affrontements XXL assurent le spectacle mais n’allègent pas une intrigue alambiquée… de plus de deux heures !

L’écueil est courant pour les réalisateurs de superproductions historiques chinoises, comme Les Trois Royaumes, sorti en 2009 en France, qui « font le postulat que le public étranger connaît déjà l’Histoire de la Chine », avait estimé en février l’Américaine Wendy Su, spécialiste du cinéma chinois.

Aux États-Unis, où il est sorti en septembre, les spectateurs n’ont « pas du tout compris le scénario », selon la chercheuse de l’université de Californie à Riverside.

Action vs nationalisme

À l’inverse, les films d’arts martiaux comme Tigre et Dragon (1,8 million d’entrées en France, en 2000) sont plus appréciés à l’étranger, car « ils reposent sur le langage corporel : il n’y a pas besoin de lire les sous-titres pour comprendre ».

Mais depuis 2017, début de la guerre commerciale sino-américaine, le « climat nationaliste » imprègne le cinéma chinois et « promouvoir les films à l’étranger n’est pas une priorité », avait-elle ajouté.

Un succès incontestable

Les plus gros succès des dernières années en Chine, comme Wolf Warrior (2015) ou La Bataille du Lac Changjin (2021), mettent ainsi en avant une fibre patriotique qui séduit peu les autres publics. Le blockbuster de Wuershan ne va pas si loin et émet une légère critique de la vanité des puissants.

Notre dossier « Blockbusters »

Sorti dans 12 pays depuis l’an dernier et bientôt visible en Inde ou en Russie, Fengshen, avec 372 millions de dollars de recettes, était le 21e film le plus rentable au monde en 2023.