Il n’est pas gâté ce jeune homme ! C’est la première constatation qui vient à l’esprit quand on découvre le héros d’Adam change lentement, comédie féroce et animé de Joël Vaudreuil, découvert au Festival d’Annecy. Cet adolescent mal dans sa peau se retrouve à devoir s’occuper d’un chat sans pattes et du jardin d’un voisin fou de son gazon tout en essuyant les moqueries de ses potes sur son physique peu avantageux ;

« Il y a un peu de chaque ado dans Adam et l’inverse est aussi vrai, précise le réalisateur canadien. J’ai choisi une animation simple et des traits volontairement caricaturaux pour signifier le malaise qu’on ressent à cet âge-là. » La nature n’a pas fait de cadeau à Adam avec son apparence voûtée, ses bras trop longs et sa poitrine pendante. « Il souffre de son apparence mais plus encore de solitude », estime Joël Vandeuil.

Singulier et loufoque

Film esthétiquement singulier, Adam change lentement ressemble au chat-tronc dont Adam doit prendre soin. Il n’est pas bien habile mais très attachant. Le film est loufoque, malaisant et fort drôle. « J’ai essayé de correspondre aux changements d’humeur que causent les bouleversements d’hormones, » insiste le cinéaste. Adam est entouré de proches farfelus qu’il intègre paisiblement dans un quotidien banal.

Les métamorphoses physiques du héros quand il est victime de moqueries sont l’une des inventions singulières de Joël Vaudreuil. La cruauté des harceleurs en est soulignée. Le spectateur s’habitue à ces changements qui témoignent de son mal-être tout en s’attachant à ce garçon mollasson. Adam change lentement constitue un bien beau fleuron de l’animation québécoise.