METOO du cinémaFinalement, le film « CE2 » de Jacques Doillon ne sortira pas en salle

CE2, le film de Jacques Doillon ne sortira pas en salle (en tout cas pas tout de suite)

METOO du cinémaNora Hamzawi, l'actrice principale, avait elle-même souhaitée que la diffusion soit reportée.
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le film « CE2 », avec Nora Hamzawi et Alexis Manenti, devait sortir en salles le 27 mars. Mais la production du film réalisée par Jacques Doillon, cinéaste mis en cause par plusieurs actrices dont Judith Godrèche pour des violences sexuelles, a annoncé mardi que sa sortie en salles était « reportée » jusqu'à nouvel ordre.

Mi-février, la production du film avait annoncé maintenir cette date, malgré le dépôt de plainte à son encontre de Mme Godrèche, car il n'était pas possible d'adapter une sortie « à un calendrier judiciaire ».

Elle avait appelé à ne pas interpréter cette décision comme « l'expression d'une surdité ou d'une indifférence à l'égard des accusations portées à l'encontre » du réalisateur.

L'actrice Nora Hamzawi s'était opposée publiquement à cette décision de sortir le film en salles: « Je ne soutiens pas cette décision qui d'après moi représente un mépris vis-à-vis de la parole des femmes », avait-elle commenté.

Des accusations qui se sont multipliées

M. Doillon, 79 ans, est mis en cause, aux côtés du réalisateur Benoît Jacquot, 77 ans, dans une enquête pour « viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité », à la suite d'une plainte de Judith Godrèche.

L'actrice avait tourné avec lui dans « La fille de 15 ans », sorti en 1989. Elle l'a accusé publiquement de l'avoir « peloté » et embrassé sur ce tournage.

Isild Le Besco a, elle, annoncé qu'elle envisageait de porter plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, accusant ce dernier de l'avoir privée d'un rôle dans un film quand elle avait 17 ans, « à partir du moment où (elle a) refusé ses avances ».

Anna Mouglalis a accusé publiquement de son côté M. Doillon de l'avoir « embrassée de force ».

M. Doillon a contesté la version de Mme Le Besco et qualifié de « grotesque » l'accusation d'Anna Mouglalis.

Plus généralement, le réalisateur se dit innocent, et s'est défendu publiquement début février, dénonçant des « dénonciations arbitraires, (des) fausses accusations et (des) mensonges », et disant se tenir à la disposition de la justice.