Retour au paysLa Franco-Sénégalaise Mati Diop remporte l’Ours d’Or pour « Dahomey »

Ours d’Or 2024 : « L’afrodescendante » franco-sénégalaise Mati Diop récompensée avec « Dahomey »

Retour au paysLe documentaire de la Franco-Sénégalaise s’attaque aux restitutions d’œuvres d’art africaines exposées dans des musées européens et livre un regard brûlant sur le post-colonialisme
Guillaume Carlin

G.C. avec AFP

Qu’on la couvre d’or ! La Berlinale a sacré Dahomey de Mati Diop en lui décernant l’Ours d’Or. Ce documentaire traite du sujet très disputé de la restitution par les anciennes puissances coloniales d’œuvres d’art volées en Afrique. En récompensant un film qui aborde frontalement la question post-coloniale, le jury présidé par l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, première personnalité noire à occuper ce poste prestigieux, est resté fidèle à la tradition politique de ce festival.

« En tant qu’afrodescendante », ne pas céder à l’amnésie

« Nous pouvons soit oublier le passé, une charge désagréable qui nous empêche d’évoluer, ou nous pouvons en prendre la responsabilité, l’utiliser pour avancer, a déclaré Mati Diop en recevant son prix, après avoir cité l’intellectuel martiniquais Aimé Césaire. En tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afrodescendante, j’ai choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode. »

Dahomey raconte la restitution en novembre 2021 au Bénin de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises. Un mouvement amorcé ces cinq dernières années par les anciennes puissances occidentales, dont la France, l’Allemagne et la Belgique.

Le jury de la 74e Berlinale a également récompensé l’acteur roumano-américain Sebastian Stan (A Different Man), prix de la meilleure interprétation. Il a décerné son Grand prix du jury à un grand habitué du festival, le réalisateur sud-coréen Hong Sang-soo, pour un film avec Isabelle Huppert (A Traveller’s Needs), et son prix du jury à L’Empire de Bruno Dumont (sorti mercredi dans les salles françaises).