VIOLENCES SEXUELLESQuel avenir pour les nouveaux films de Jacques Doillon et Benoît Jacquot ?

Quel sera l’avenir des nouveaux films de Jacques Doillon et Benoît Jacquot après les accusations de Judith Godrèche ?

VIOLENCES SEXUELLESLes deux cinéastes auraient théoriquement dû sortir un film chacun, cette année
Olivier Mimran

O.M.

Le témoignage de l’actrice Judith Godrèche incriminant Benoît Jacquot – son ancien compagnon – et Jacques Doillon, qu’elle accuse de « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans » va-t-il avoir un effet sur la sortie des futures productions de ces deux réalisateurs ?

C’est la question que s’est posée notamment Le Monde, évoquant les films Belle, de Benoît Jacquot, actuellement en postproduction, et CE2, de Jacques Doillon, qui doit sortir en salles le 27 mars.

Le Monde cite un producteur (ayant témoigné anonymement) qui fait état du probable désarroi de ses consœurs et confrères en charge de ces longs-métrages : « ils se retrouvent seuls à supporter les conséquences de situations dont ils ne sont en rien responsables et qui découlent de faits possiblement antérieurs à leur activité », déplore-t-il. Avant d’ajouter que les productions contractant des emprunts pour financer leurs projets, « il paraît clair qu’elles peuvent y voir leur pronostic vital engagé ».

Premier effet concret de « l’affaire Judith Godrèche », les organisateurs du festival Viva il cinema ! de Tours (qui se tient du 21 au 25 février 2024) ont écarté Jacques Doillon de la présidence du jury de l’édition, du 21 au 25 février. Et la projection de CE2 y semble compromise, même si l’attachée de presse du festival assure ne pas souhaiter « prendre de décision dans la précipitation ».

La situation de Belle, le prochain film de Benoît Jacquot (une adaptation du roman La mort de Belle, de Georges Simenon), reste, elle, en suspens. Dans un article de Libération en date du 8 février dernier, le distributeur KMBO déclarait ne vouloir faire « aucune déclaration à ce sujet ». Une position que partage Philippe Carcassonne de la société Cinéa, qui coproduit le film avec Macassar Productions : « Nous ne nous exprimerons pas à ce stade de la plainte ou de l’enquête sur les autres aspects du débat ».

L’affaire est peut-être loin d’être terminée : Le Monde rappelle en effet que Judith Godrèche a récemment publié ce message sur sa page Instagram : « Je suis là, derrière cette adresse mail ([email protected]) ; Quel que soit le milieu dans lequel vous avez été abusé(e), partagez autant que possible ».