VIOLENCES SEXUELLESL’actrice Sarah Grappin dénonce « l’emprise » du réalisateur Alain Corneau

L’actrice Sarah Grappin dénonce « l’emprise » du réalisateur Alain Corneau alors qu’elle n’était qu’une adolescente

VIOLENCES SEXUELLESElle évoque une agression sexuelle et des viols alors que le réalisateur avait 52 ans et elle 16
Olivier Mimran

O.M.

Quelques jours après les plaintes déposées par Judith Godrèche contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, la parole des actrices continue à se libérer avec le témoignage de Sarah Grappin, qui confie à L’Obs avoir vécu « sous l’emprise » d’un autre cinéaste, Alain Corneau, décédé en 2010, qui lui avait confié son premier rôle alors qu’elle était adolescente…

Les faits remonteraient aux répétitions du tournage du film Le Nouveau Monde, en 1994, alors que Sarah Grappin n’était âgée que de 16 ans. Entre deux prises, Alain Corneau, 52 ans, couronné d’un César en 1992 pour Tous les Matins du Monde, lui aurait demandé « Est-ce que tu veux m’embrasser ? », se souvient-elle.

Décédé en 2010

S’ensuit une relation « verticale » de près de 18 mois durant laquelle l’actrice, qui a aujourd’hui 45 ans, dit avoir été victime de viols et agressions sexuelles de la part de son aîné : « Une fois, il s’est assis en tailleur et m’a mise à califourchon sur lui. Il m’a pénétrée avec ses doigts devant, derrière, et il a dit qu’on n’irait pas plus loin », raconte-t-elle ainsi à L’Obs.

« Je me suis raconté une grande histoire d’amour pour survivre », reconnaît aujourd’hui l’actrice. Avant de préciser que « le travail des dernières années a été d’enfin sortir du déni », puis que le décès d’Alain Corneau, survenu en 2010, lui a douloureusement fait comprendre qu’elle n’obtiendrait jamais de « réparation réelle, d’excuses », et qu’elle n’aurait plus l’opportunité de reparler des faits à son agresseur.

Notre dossier « Agressions sexuelles »

Contactée par L’Obs, Nadine Trintignant, l’ancienne épouse d’Alain Corneau, a nié en bloc ces accusations qu’elle qualifie de « ridicules », ajoutant qu’elle n’a pas envie « qu’on dise n’importe quoi, surtout sur mon mari, qui est mort et ne peut plus se défendre ».