VIOLENCES SEXUELLESLe réalisateur Benoît Jacquot est accusé par de nouvelles actrices

Benoît Jacquot est accusé de violences et harcèlement sexuels par de nouvelles actrices

VIOLENCES SEXUELLESAprès Judith Godrèche, Isild le Besco, Vahina Giocante, Julia Roy se sont confiées au journal « Le Monde »
Olivier Mimran

O.M.

Déjà visé par une plainte pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans » déposée par l’actrice Judith Godrèche, le cinéaste Benoît Jacquot est également accusé d’agressions, physiques ou morales, par d’autres comédiennes. Le Monde a en effet recueilli les témoignages de Vahina Giocante, Isild le Besco, Julia Roy et Laurence Cordier au sein d’un article-fleuve qui dénonce « un système de prédation sous couvert de cinéma ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Agressions physiques, déni et menaces

L’actrice et scénariste Julia Roy, qui a 42 ans de moins que Benoît Jacquot et a joué dans quatre de ses films, y dénonce des « violences verbales et physiques » (notamment des insultes et menaces, coups de pied et gifles, jets d’objets divers). « Il voulait contrôler tout ce que je faisais, raconte-t-elle au Monde. Quand je le confrontais sur ses violences, il prétendait que rien de tout cela n’était arrivé. Je commençais à douter sur mon propre ressenti, je n’avais plus confiance en moi ».

Le réalisateur l’aurait même menacée de ternir sa réputation si elle s’éloignait de lui : « Tu ne pourras plus jamais travailler nulle part, tu seras morte en France », lui aurait-il dit. Interrogé par Le Monde, Benoît Jacquot ne reconnaît que certaines de ces accusations : « Je lui ai donné un coup de pied au cul, lors d’un dîner, comme un truc qu’on fait à un enfant pour le calmer. Je ne culpabilise pas à propos de cela aujourd’hui ».

Des justifications alambiquées

L’actrice et réalisatrice Isild le Besco, qui a tourné six films avec Benoît Jacquot, a transmis pour sa part un texte au quotidien où elle évoque des « violences psychologiques ou physiques ». Là encore, Benoît Jacquot nie toute violence physique. Pire, il explique au Monde que l’intéressée aurait « très mal vécu » le fait qu’il n’ait pas voulu lui faire d’enfant (un refus qu’il explique par le fait qu’au moment de sa « vie amoureuse » avec Isild le Besco, il habitait avec l’actrice Anne Consigny, la mère de ses deux fils).

L’actrice Vahina Giocante, quant à elle, évoque le tournage de Pas de scandale, film de Benoît Jacquot sorti en 1999. « Avant de commencer à tourner, on me prévient qu’il aime beaucoup les jeunes femmes, se souvient-elle. Sur le plateau, il est d’abord dans un jeu de séduction, assez subtil. Mais cela bascule au moment d’une scène, celle du lit ». Alors qu’elle est vêtue d’un t-shirt, le réalisateur lui demande d’enlever sa culotte. « Cela n’avait aucun sens scénaristique, mais il m’a fait comprendre que je n’avais pas le choix ».

Notre dossier « Harcèlement sexuel »

La comédienne aujourd’hui âgée de 42 ans se souvient aussi que quelques jours après la scène du lit, Benoît Jacquot lui demande d’être « gentille » (avec lui) si elle veut jouer dans son prochain film. Vahina Giocante comprend bien qu’il lui demande de coucher avec lui pour obtenir le premier rôle de son film suivant – qui sera, en l’occurrence, Sade, pour lequel il a finalement engagé… Isild le Besco !