Comment « Vermines » s’en prend au délit de sales gueules des araignées
HORREUR•Des arachnides sèment la terreur dans une cité d’humains fort peu reluisantsCaroline Vié
L'essentiel
- Des araignées agressives envahissent un immeuble dont les habitants tentent de survivre.
- « Vermines » est un film d’horreur très efficace qui met les arachnides en valeur.
- Entre « Les Misérables » et « Arachnaphobie », ce suspense corsé prend le parti des animaux contre des humains inconscients ou cupides.
Arachnophobes, passez votre chemin… Ou allez voir Vermines de Sébastien Vaniček mais en toute connaissance de cause. Il y a beaucoup d’araignées dans l’immeuble d’une cité qu’habitent les héros incarnés par Théo Christine, Sofia Lesaffre, Lisa Nyarko et Finnegan Oldfield. Et quand on dit beaucoup, c’est vraiment tout plein et c’est un euphémisme que de dire qu’elles ne sont pas fans des humains.
« Les araignées souffrent d’un délit de sale gueule alors qu’elles sont magnifiques et pas du tout nuisibles, explique le réalisateur Sébastien Vaniček à 20 Minutes. Vermines montre qu’elles ne sont agressives que si elles se sentent attaquées. » Là, elles le sont et pas qu’un peu ! Ce premier long métrage diaboliquement efficace fait penser à un cocktail corsé entre Les Misérables de Ladj Ly et Arachnophobie de Frank Marshall.
Des stars pleines de pattes
Pour entourer les interprètes, Sébastien Vaniček a mélangé les effets spéciaux visuels créés par la société MacGuff aux vrais arachnides au nombre de deux cents sur le plateau. « Les comédiennes et comédiens s’y sont habituées, explique le cinéaste. A la fin, tout le monde s’était habitué à la présence des araignées même les plus dégoûtés au départ les prenaient dans leur main. » Les stars à huit pattes étaient fort bien traitées. Comme elles se fatiguaient vite, elles étaient interchangeables et continuent aujourd’hui de vivre des jours tranquille chez leur éleveur.
« Les araignées ne vivent pas très longtemps, explique Sébastien Vaniček, mais nous avons pris grand soin d’elles. Elles n’étaient d’ailleurs pas dangereuses dans la vraie vie. » Vermines ne se contente pas de faire habilement frissonner notamment lors d’une très belle scène dans un sous-sol à l’éclairage capricieux. Ce film de genre assumé évoque aussi les trafics d’animaux et les dangers qu’ils peuvent impliquer.
Contre les trafics d’animaux
« Rien de mal n’arriverait si on avait laissé ces araignées dans leur désert, martèle le cinéaste. J’aimerais que le film fasse réfléchir le public sur ce point tout en lui permettant d’admirer ces superbes araignées que j’ai pris beaucoup de plaisir à filmer. » S’il n’est pas certain que Vermines réconcilie les spectateurs avec ces petites bêtes, cet excellent film d’horreur fait découvrir un cinéaste très doué.