« Bruno Reidal, confession d’un meurtrier » : Une plongée glaçante dans la tête d’un tueur
FAIT DIVERS•Vincent Le Port frappe fort avec son premier long-métrage inspirée de l’histoire vraie d'un tueur d'enfant, « Bruno Reidal, confession d’un meurtrier », en salle ce mercredi
Caroline Vié
L'essentiel
- En 1905, un séminariste de 17 ans décapite un garçonnet.
- « Bruno Reidal, confession d’un meurtrier » s’inspire des mémoires du véritable tueur pour tenter d’expliquer son geste.
- Ce film âpre, découvert à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, constitue un véritable choc pour le spectateur, notamment grâce à la prestation de Dimitri Doré.
Attention film choc ! Bruno Reidal, confession d’un meurtrier de Vincent Le Port n’est à mettre devant tous les yeux. L’histoire d’un séminariste de 17 ans qui a décapité un gamin de 12 ans en 1905 laisse le spectateur dans un état de sidération avancée. Le Semaine de la Critique 2021 a fait très fort en sélectionnant ce film intense porté par Dimitri Doré, un jeune acteur dont le regard torturé hante durablement.
Dès la première scène, on sait qui va être tué et comment. Reste à comprendre pourquoi. « Je voulais épouser l’horreur pour la réfléchir, sans forcément la comprendre. Car il y a une zone sombre et qui le demeurera à jamais, pour nous comme pour lui, à savoir l’origine de ses pulsions meurtrières » explique le réalisateur dans le dossier de presse.
S’inspirant des mémoires du vrai Bruno Reidal, ce récit d’une incroyable âpreté évoque des cinéastes comme René Allio, Robert Bresson ou Michael Haneke pour brosser le portrait d’un adolescent frappé de déraison. Rarement un film avait plongé avec une telle acuité dans la psyché d’un sociopathe incapable de résister à l’appel de la violence. La beauté brute des paysages du Cantal renforce l’impression d’isolement qui se dégage de ce jeune homme dont Vincent Le Port suit le destin avec une sobriété glaçante. Bruno Reidal révèle deux artistes, un cinéaste et un comédien à suivre, en proposant un voyage du côté obscur de l’être humain. La virtuosité de Dimitri Doré dans le rôle-titre fait qu’on ne peut que penser déjà à lui pour les César 2023.