«A plein temps est conçu comme un film d’action et c’est cela que j’ai trouvé exceptionnel, insiste Laure Calamy, qui n’en finit pas de surprendre. Amoureuse délaissée pour Antoinette dans les Cévennes qui lui a valu un César, prostituée dans Une femme du monde, la comédienne est une mère débordée dans A plein temps d’Eric Gravel. Sa prestation de femme seule qui élève ses deux enfants tout en composant avec un emploi dans un palace parisien a été récompensée à Venise en septembre dernier.

« Mon personnage court après le temps comme le font beaucoup de femmes, confie l’actrice à 20 Minutes. Elle fait montre d’un courage incroyable face au combat quotidien des personnes qui doivent lutter pour survivre. » Eric Gravel la suit au plus près pour mettre en valeur l’incroyable force vitale d’une maman vivant à la campagne mais travaillant à Paris, « sans jouer à aucun moment la carte du pathos ».

Comme un film d’action

Le spectateur court sur les pas de son personnage, partageant son angoisse face aux tracas qui le dévorent. Grève des transports, employeurs peu compréhensifs, collègues teigneuses et nounou lassée ne lui facilitent pas la vie. Cette femme galope à en perdre le souffle avec l’espoir de trouver un jour en emploi moins stressant sans avoir vraiment la possibilité de se consacrer à ses recherches.

« Elle vit plusieurs journées en une ce qui est le cas de bien des gens, femmes ou hommes, insiste Laure Calamy. Le film parle des soucis des parents de familles monoparentales qui peinent à tout cumuler. » Eric Gravel lève aussi le voile sur le métier très exigeant des femmes de chambre dans un grand hôtel. « Elle est d’autant plus épuisée que son activité est très physique et que les trajets entre son lieu de travail et son domicile sont éreintants », précise l’actrice qui a suivi une formation pour pouvoir accomplir les gestes professionnels de la protagoniste de façon crédible.

Une héroïne véritable

La prestation de Laure Calamy apporte une telle intensité au film qu’on ne se laisse emporter dès les premières images dans une véritable course contre la montre. « Elle passe par toutes sortes d’états, insiste la comédienne. Elle prend différents visages selon les circonstances ce qui était passionnant à composer. » Au fil de ce kaléidoscope, l’image qui s’imprime en regardant A plein temps est celle de la bravoure admirable d’une héroïne véritable.