BULGARIELes femmes de « Women Do Cry » ne pleurent jamais pour rien

« Women Do Cry » : Y a-t-il encore des femmes qui pleurent pour rien ?

BULGARIELes héroïnes bulgares de « Women Do Cry » se battent pour exister face au patriarcat, en salle ce mercredi
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Des femmes sont confrontées au patriarcat sous toutes ses formes dans « Women Do Cry » sur la vie quotidienne en Bulgarie.
  • Entre maternité, maladie, travail et amour, les héroïnes du film tentent de trouver leur voie.

«En hommage à nos mères » : la dédicace qui clôt Women Do Cry de Mina Mileva et Vesela Kazakova ne laisse aucun doute. Ce film découvert au Festival de Cannes dans la section Un Certain regard va parler de femmes en général et de femmes bulgares en particulier.

Le moins qu’on puisse dire est que les protagonistes de ce film choral et familial n’ont pas une vie facile entre maternité, amour, travail et maladie. Maria Bakalova, vue dans Borat 2 qui lui a valu une citation à l'Oscar, émeut particulièrement en fille de 19 ans atteinte du sida après une relation non protégée avec un homme qui a « oublié » de lui dire qu’il était marié.

La solidarité au féminin

Le patriarcat a encore de beaux jours devant lui quand on voit la façon dont cette patiente désespérée est traitée par son gynécologue ou comment les hommes de son entourage méprisent les femmes et lèvent parfois même la main sur elles. Les deux réalisatrices bulgares ont fait leurs premières armes dans le domaine du documentaire et cela se sent. Le spectateur est pris aux tripes quand leurs héroïnes finissent par s’allier pour résister. « Le message du film est que la solidarité entre femmes est capitale et elle n’est pas encore assez pratiquée », explique la coréalisatrice Vesela Kazakova au site Cineuropa.

Women Do Cry n’est pas tendre avec ses personnages masculins, tous montrés comme d’odieux machos. Mais il offre des portraits féminins tout en subtilité en même temps que des révélations passionnantes sur la vie quotidienne dans un pays méconnu. La cigogne blessée qui ouvre et ferme le film sert de belle métaphore pour une œuvre qui trotte longtemps dans la tête une fois la projection terminée.