« Où est Anne Frank ! » : Ari Folman revisite « Le Journal d’Anne Frank » en animation
ADAPTATION•Par le réalisateur de « Valse avec Bachir » Ari Folman, « Où est Anne Frank ! », en salle ce mercredi, est une œuvre généreuse mais parfois maladroite
Caroline Vié
L'essentiel
- «Où est Anne Frank ! » porte à l’écran « Le Journal d’Anne Frank » de façon originale.
- Il centre son récit sur Kitty, la confidente imaginaire de l’adolescente juive décédée en 1945.
- Cette dernière prend vie et découvre le monde actuel et les mauvais traitements que subissent les migrants.
- Son message généreux rend le film sympathique même s’il semble un peu artificiel.
Transformer Le Journal d'Anne Frank en film d’animation attrayant pour le plus jeune public était une gageure. Où est Anne Frank ! d’ Ari Folman, présenté à Cannes cette année, gagne le pari malgré quelques maladresses. Le réalisateur de Valse avec Bachir avait déjà adapté en bande dessinée, en collaboration avec David Polonski, l’histoire tragique de cette adolescente juive morte en 1945.
Il va encore plus loin au cinéma en centrant son récit sur Kitty, l’amie imaginaire d’Anne Frank à laquelle la jeune fille se confiait par écrit alors qu’elle se cachait avec sa famille dans un appartement d’Amsterdam. « L’idée de ce titre, sans point d’interrogation mais avec un point d’exclamation, c’est d’affirmer un constat, explique le cinéaste dans le dossier de presse. Où est Anne Frank aujourd’hui, dans un monde dans lequel des enfants continuent d’être victimes de la guerre, comme si rien n’avait changé depuis. Et le point d’exclamation permet d’exprimer cela. »
Parfois maladroit, toujours nécessaire
L’héroïne fictive prend vie dans le musée Anne Frank et part à la recherche de son amie disparue dont elle ignore le destin funeste. Elle découvre un monde cruel où les enfants de migrants sont maltraités et s’en indigne. Assimiler la situation – certes terrible – de ces derniers à la Shoah laisse pour le moins perplexe. Les scènes d’action où Kitty est poursuivie par la police semblent plaquées sur l’ensemble pour le dynamiser.
Mais c’est l’intention qui compte et si ce film maladroit peut faire prendre conscience de l’horreur d’idées nauséabondes à de jeunes spectateurs, il mérite de leur être montré. Une bonne discussion (dans le cadre familial ou scolaire) peut compléter la projection et donner envie de découvrir Le Journal d’Anne Frank, ouvrage plus que jamais nécessaire.