EN SALLE« Mourir peut attendre » mais son réalisateur n'attend plus

« Mourir peut attendre » : Cary Joji Fukunaga ne veut plus attendre la sortie du nouveau James Bond

EN SALLELe réalisateur Cary Joji Fukunaga attend avec impatience la sortie, mainte fois repoussée, de « Mourir peut attendre » ce mercredi dans les salles
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Cary Joji Fukunaga a terminé « Mourir peut attendre » juste avant le premier confinement.
  • Il est conscient de sa responsabilité d’avoir dirigé Daniel Craig dans son dernier James Bond.
  • Il serait prêt à rempiler pour une nouvelle aventure de 007.

«Faire le film, c'était un périple rapide et furieux alors qu'attendre sa sortie, c'était un long voyage. » C’est ainsi que Cary Joji Fukunaga résume, pour 20 Minutes, son expérience de la réalisation de Mourir peut attendre. Le dernier épisode de James Bond avec Daniel Craig a été terminé juste avant le premier confinement, mais sa sortie ajournée pendant des mois en raison de la pandémie.

« On n’a aucun contrôle sur ce genre de choses, concède le réalisateur, connu notamment pour la première saison virtuose de True Detective. On fait le film, puis on espère le mieux pour lui. J’avais peur que le studio décide de le sortir en même temps en salle et sur les plateformes, comme c'est arrivé à d'autres. Je suis rassuré de savoir que les spectateurs le verront tous ensemble dans les salles. » Cary Joji Fukunaga n’a revu Mourir peut attendre que récemment pour enregistrer les commentaires audio de sa future sortie en DVD. « Avec le recul, confie-t-il, je peux dire que je suis fier du début et fier de la fin. Ces deux points sont importants, car s’ils sont réussis, on peut espérer que le public sera indulgent pour le milieu. »

Une lourde responsabilité

Se voir confier les adieux de Daniel Craig était une lourde responsabilité pour le cinéaste. « J’étais bien conscient de l’attente énorme autour du film, admet-il. Et d’autant plus que Casino Royale est mon film favori de la saga. » C'est ce film, précisément, qui avait lancé Daniel Craig en 007, un rôle qu’il reprend donc pour la cinquième et ultime fois avec Mourir peut attendre.

« Au fil des années, Daniel a rendu le personnage plus complexe et plus vulnérable sans rien perdre de sa force brutale, ni de son sens de l’humour très moderne. » Cary Joji Fukunaga est aussi heureux d’avoir contribué à l’amélioration de l’image des femmes dans les aventures de l’espion. « Le monde a changé et il était normal que cela se ressente aussi sur la façon dont sont montrées les femmes dans les James Bond. L’influence de Barbara Broccoli, l’une des productrices les plus puissantes du monde, est évidemment capitale dans cette évolution. »

Un tournage pharaonique

Découvert avec des films indépendants comme Sin Nombre (2009) et Beasts of No Nation (2017), le cinéaste ne s’est pas senti trop dépaysé sur ce tournage pharaonique. « J’ai bénéficié d’une grande liberté d’action, raconte-t-il. Le plus difficile était de diriger certaines équipes à distance pour que le résultat reste cohérent avec l’ensemble du film : j’avais parfois l’impression de participer au jeu du "téléphone" où vos paroles finissent par être déformées en passant d’un interlocuteur à l’autre ! » Ses pires angoisses venaient cependant des séquences de cascades. « J’ai passé des nuits blanches à craindre un accident surtout pour les séquences avec des hélicoptères », admet-il.

Nostalgie et soulagement

Le cinéaste se prépare à faire ses adieux à James Bond et c’est pour lui un soulagement teinté de nostalgie. « Finir l’histoire en étant sûr de ne pas décevoir n’aura pas été si facile, martèle Cary Joji Fukunaga. Car pour moi, les meilleures fins sont celles qui vous laissent sur votre faim en vous donnant envie d’en voir plus. » Et d’avouer qu’il serait prêt à rempiler pour un prochain James Bond si l’opportunité se présentait à lui.