ANIMATIONPixar se met « En avant » avec la moitié d’un père et ses deux fistons

« En avant » : Le nouveau Pixar retrace l’histoire presque vraie d’un demi-père et de ses deux fistons

ANIMATIONDan Scanlon s’est inspiré de sa propre adolescence pour réaliser « En avant » pour Pixar au cinéma ce mercredi
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • «En avant » évoque les rapports de deux frères qui tentent de faire revenir leur père décédé.
  • Cette belle histoire joue avec les codes de l’heroic fantasy.
  • Le réalisateur de « Monstres Academy » y confirme son talent pour jongler avec les émotions.


« Nous avons perdu notre père très tôt, confie le cinéaste à 20 Minutes. En avant est ma façon de rendre hommage à mon grand frère, qui m’a toujours soutenu. » Magie façon Pixar oblige, leurs aventures ont connu de sérieux arrangements avec la réalité avant de devenir un film d’animation riche en péripéties. « Jouer avec les codes de l’heroic fantasy me semblait idéal pour raconter nos rapports fraternels », explique Dan Scanlon. Ian et Barley, les frangins du film, sont un composite savoureux de lui et de son aîné, à la fois proches et éloignés de la réalité.

La moitié de son papa

« Je me suis tout simplement demandé ce que je dirais à mon père si je pouvais le revoir le temps d’une journée », confie Dan Scanlon. C’est alors que lui est venue l’incantation qui permet à Ian et Barley de faire revenir leur papounet. Le problème est qu’ils ratent leur sort et qu’ils se retrouvent avec un demi-papa, une paire de jambes aux chaussettes violettes surmontées d’une belle lumière bleue. « Il a fallu batailler pour faire accepter cette idée car beaucoup de gens craignaient que le jeune public soit traumatisé », se souvient le cinéaste. Ce demi-papa réserve des gags tordants quand il rentre dans le décor et fait fondre de tendresse lorsqu’il tente de communiquer avec ses fistons par piétinements et danses interposés.

Magie ou technologie

Ian le timide et Barley le rentre-dedans touchent immédiatement par leur complémentarité. L’un a un peu connu leur père alors que l’autre est né après le décès de ce dernier. « Tous deux souffrent du même manque, l’un le résout par la technologie en étant un geek, l’autre par les rêves de magie dans lesquels il se réfugie. Je crois que la sagesse se situe entre leurs deux positions », estime Dan Scanlon. Il se défend d’avoir voulu faire un film antitechnologie. « Ce serait étonnant alors que je travaille chez Pixar où nous travaillons beaucoup avec l’informatique, s’amuse-t-il. Je pense qu’aimer à la fois les ordinateurs et la magie n’a rien d’incompatible. » Ce que son film démontre avec une grande inventivité.

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Mère mais pas que

Si En avant est centré sur deux adolescents, les personnages féminins s’y taillent aussi une part de lion (ou de lionne à queue de scorpion) ! « Il me semblait important de rendre hommage à celles qui se battent seules avec courage comme cela a été le cas pour notre mère », explique Dan Scanlon. Non seulement la maman des héros est une sacrée bonne femme combative et affectueuse, mais elle a aussi refait sa vie de façon épanouie. « Je voulais montrer qu’une mère ne doit pas obligatoirement centrer sa vie sur ses seuls enfants », martèle le réalisateur. On se demande quand même ce que vrai son beau-père a pensé de son alter ego du film : un centaure généreux et un peu obtus qui embarque le mobilier à grands coups de popotin.