« Monos » : Le Brésilien Alejandro Landes signe un drame singulier aux influences plurielles
FANTASTIQUE•« Sa Majesté les mouches » ou « Apocalypse now » figurent parmi les influences revendiquées d’Alejandro Landes, réalisateur brésilien d'un premier film pourtant original, « Monos », en salle ce mercrediCaroline Vié
L'essentiel
- Dans « Monos », des adolescents armés doivent survivre dans un milieu hostile.
- Pour ce premier film, le réalisateur brésilien Alejandro Landes a visiblement pensé à de nombreux chefs-d’œuvre du Septième art.
- Cela ne l’empêche pas de livrer un film extrêmement original et personnel.
«J’ai eu du mal à financerMonos , car il ne rentrait dans aucun genre, se souvient le cinéaste brésilien Alejandro Landes. Certains le voyaient comme un film d’horreur, d’autres le considéraient comme un film de SF, d’autres encore comme un film de guerre. » Et tous avaient raison car le film est vraiment un mélange de tout cela.
Le réalisateur de documentaire raconte l’aventure d’adolescents armés tentant de survivre entre une nature sauvage et les adultes qui les poursuivent dans une première fiction atypique, mais non dénuée d’influences clairement revendiquées.
« Sa Majesté des mouches » : L’œuvre fondatrice
Impossible de ne pas songer à Sa Majesté des mouches en voyant ces jeunes s’organiser pour survivre. Le livre de William Golding (1954) et le film de Peter Brook (1963) ont bien évidemment eu un impact déterminant sur le cinéaste, tant son groupe de jeunes donne l’impression de descendre directement des ados anglais perdus sur une île pas vraiment accueillante.
« Aguirre, la colère de dieu » : La folie au programme
Dans Aguirre, la colère de dieu de Werner Herzog (1972), la démence emporte progressivement le personnage incarné par Klaus Kinski, emporté par les circonstances et des éléments for préjudiciables à sa santé mentale. Il en est de même pour les héros de Monos, frappés de déraison alors qu’ils devaient surveiller une otage amércaine laissée à leur surveillance.
« Les Révolté de l’an 2000 » : Violence à hauteur d’enfant
Dans Les Révoltés de l'an 2000 de Narciso Ibáñez Serrador (1976), des gamins massacrent des adultes. Ce film espagnol avait fait scandale en montrant la violence dont peuvent être capables des bambins. Les enfants soldat de Monos sont leurs disciples dans leur révolte qui les confronte à des grandes personnes prêtes à les sacrifier.
« Apocalypse now » : La nature, un écrin sur l’écran
Alejandro Landes ne cache pas l’impact qu’a eu Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979) sur son œuvre. La façon dont il plonge les protagonistes au cœur de la jungle semble découler de la façon dont Coppola en a usé avec ses acteurs. Les uns comme les autres ont l’air possédés par des forces qui les dépassent. Et le public se laisse progressivement engloutir avec eux.
« Battle Royale » : Jeu (nes) dangereux
Dès que des gamins s’entre-tuent, on pense immédiatement à Battle Royale, un livre de Koshun Takami (1999) et un film de Kinji Fukasaku (2000). Monos ne propose pourtant pas un jeu mortel et télévisé. Mais avoir la vie sauve est l’enjeu de protagonistes qui voient le malheur s’abattre eux quand ils tuent accidentellement une vache prêtée par des paysans.
« Les garçons sauvages » : Une esthétique renversante
L’envoûtant Les Garçons sauvages de Bertrand Mandico (2017) a aussi touché Alejandro Landes. Là encore des gamins doivent composer avec leur violence personnelle pour échapper à des adultes dangereux. Moins visuellement érotique, Monos offre aussi de beaux moments de tension sensuelle et des images sublimes, flirtant avec le fantastique pour envoûter le spectateur.