« Le Cas Richard Jewell » : Clint Eastwood à la rescousse d’un authentique héros bafoué
HISTOIRE VRAIE•Clint Eastwood se penche sur une nouvelle histoire vraie avec « Le Cas Richard Jewell » en salle ce mercrediCaroline Vié
L'essentiel
- Dans « Le Cas Richard Jewell », Clint Eastwood revient sur les épreuves subies par cet homme innocent.
- Après avoir sauvé des vies en découvrant une bombe pendant les JO d’Atlanta en 1996, Richard Jewell a ensuite été injustement soupçonné d’être l’auteur de l’attentat.
- Le film dénonce les autorités et les médias qui s’en sont pris à cet homme héroïque.
Clint Eastwood a développé une passion pour les véritables héros du quotidien, personnes apparemment ordinaires qui se surpassent face au danger. Dans Le Cas Richard Jewell, il retrace l’histoire vraie de l’un de ces hommes que la bravoure a failli perdre. Dans Sully (2016), Clint Eastwood avait raconté comment un pilote courageux s’est retrouvé sur la sellette après avoir sauvé des passagers en posant son avion sur l’Hudson. Richard Jewell appartient à la même famille, celle des êtres bafoués après avoir risqué leur vie par souci de leur prochain.
C’est le 27 juillet 1996 que le vigile Richard Jewell a remarqué une bombe déposée sous un banc pendant les JO d’Atlanta. Sa réactivité a permis de sauver de nombreuses vies quand il a fait évacuer la zone. Adulé par les médias pendant trois jours, il a ensuite été injustement soupçonné d’être l’auteur de l’attentat. « Le jour où il a commis un acte héroïque, il l’a payé au prix fort et a été jeté en pâture aux lions, » explique Clint Eastwood dans le dossier de presse.
Le cinéma comme rédemption
« Ce film est une rédemption pour cet homme dont la vie a été bouleversée, voire anéantie par ces circonstances tragiques », insiste Paul Walter Hauser, acteur encore peu connu qui révèle un grand talent dans le rôle-titre. Le malheureux trentenaire est à la fois persécuté par le FBI et traqué par les médias alors que personne ne détient la moindre preuve contre lui.
Le spectateur souffre avec Richard Jewell qu’il sait être totalement innocent. Seul son avocat (incarné par Sam Rockwell, oscarisé pour 3 Billboards) et sa mère (interprétée par Kathy Bates, oscarisée pour Misery) soutiennent le bouc émissaire. Clint Eastwood égratigne impitoyablement les médias et notamment une journaliste dont il dévoile les méthodes fort discutables. Le FBI en prend aussi pour son matricule : les authentiques interrogatoires de l’époque ont servi de base au scénariste Billy Ray qui s’est aussi appuyé sur un article de Vanity Fair pour faire revivre le calvaire de Richard Jewell.
Le vrai Richard Jewell est décédé en 2007 d’une crise cardiaque due à son diabète. Cet homme qui rêvait d’entrer dans la police et que les autorités ont traîné dans la boue touche le public tant l’injustice dont il a été victime est criante. Clint Eastwood lui rend un hommage posthume dont la sincérité affleure dans chaque mouvement de caméra. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer sur grand écran.