« Selfie » : Blanche Gardin et ses potes piégés par leurs petits travers sur Internet
COMEDIE•La comédienne fait partie de la galerie d’acteurs qui apparaissent dans le film à sketches « Selfie » en salle ce mercrediCaroline Vié
L'essentiel
- «Selfie », film à sketches, se moque des internautes et de leurs petits travers.
- Cette comédie réunit de nombreux talents français comme Blanche Gardin, Elsa Zylberstein, Manu Payet et Max Boulbil.
- Le spectateur se reconnaîtra sans difficulté dans cette charge très amusante.
Les personnages de Selfie ont tous pour point commun d’être accros aux réseaux sociaux. Blanche Gardin campe l’une des héroïnes les plus stupéfiantes de ce florilège en mère de famille qui développe sa popularité sur Internet en exploitant la maladie incurable de son fils.
Thomas Bidegain qui la dirige dans ce segment à l’humour féroce se réclame de la comédie à l’italienne pour donner vie à une famille complètement obsédée par son image. « Tout l’intérêt était de montrer qu’ils sont victimes d’un système qui les dépasse, ce qui les rend attachants », explique le réalisateur des Cowboys dans le dossier de presse. Les cinq sketchs du film, réalisés par Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Thomas Aurouet, Cyril Gelblat et Vianney Lebasque, parviennent à ce résultat par le biais d’un humour plus ou moins vachard.
L’Homo Numericus sur la sellette
Dans un monde où le virtuel prend de plus en plus de place, l’Homo Numericus, comme le surnomment les créateurs du film, en prend pour son matricule sur grand écran. « Le format du film à sketches permettait d’être plus percutants dans la satire », insiste le coproducteur et coscénariste Julien Sibony. Les parents qui se retrouvent en panne de « followers » lorsque leur fils guérit miraculeusement ne sont pas les seuls à être brocardés par cette fantaisie cruelle visitée par une belle galerie d’acteurs complices.
Engloutis par les réseaux
Les réseaux sociaux embarquent aussi bien une prof de lettres coincée (Elsa Zylberstein) qui tombe amoureuse d’un Youtubeur peu porté sur l’orthographe ( Max Boulbil), qu’un gars pas vraiment malin ( Manu Payet) influencé par tout ce que les algorithmes lui conseillent d’acheter. Applications de rencontres utilisées par un dragueur ( Finnegan Oldfield) ou fuites de données qui font paniquer les héros de tous les sketches sont également mises en avant dans ces portraits fort bien brossés.
Une nouvelle idole
« Nous ressemblons tous un peu à ces personnages déboussolés, plongés dans la sauvagerie des réseaux et ne sachant plus à quel dieu se vouer, insiste Julien Sibony. Le numérique est notre nouvelle idole. » Le spectateur peut se reconnaître en s’amusant des travers des protagonistes de Selfie, captés avec une grande justesse par de fins observateurs du monde 2.0. Cette comédie très enlevée est si drôle qu’on se sent une envie pressante de la « liker » et de la recommander à tous ses « followers » une fois sorti de la salle, son smartphone reconnecté.