APPARITION« Jésus » ce héros inattendu qui exauce vos voeux au Japon

« Jésus », un conte japonais touché par la grâce de l’enfance

APPARITIONUn écolier japonais voit le Christ lui apparaître pour exaucer ses vœux dans « Jésus » en salle ce mercredi
Yura Sato dans «Jésus» d'Hiroshi Okuyama
Yura Sato dans «Jésus» d'Hiroshi Okuyama  - Eurozoom
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Un gamin japonais reçoit régulièrement la visite du Christ qui exauce ses souhaits.
  • Cette belle histoire plonge dans les tréfonds de l’âme enfantine.
  • « Jésus » permet de découvrir un réalisateur japonais, jeune et prometteur: Hiroshi Okuyama.

La vie n’est pas facile pour le jeune Yura, héros du Jésus d' Hiroshi Okuyama. Non seulement ses parents le font déménager à la campagne mais il doit aussi s’habituer à une nouvelle école catholique. Heureusement que Jésus lui-même ne tarde pas à apparaître pour exaucer tous les souhaits du bambin.



Pour son premier film, le réalisateur, seulement âgé de 23 ans a fait très fort. Jésus est un petit bijou d’humour, de tendresse et de sensibilité qui plonge intelligemment dans l’âme d’un enfant solitaire. Cette chronique n’a rien de blasphématoire dans sa façon de faire partager les joies et les peines d’un petit écolier japonais.

Jésus superstar

Dans un pays qui ne connaît que 0,4% de Catholiques, la foi à laquelle le gamin est initié n’est pas courante ce qui rend la présence du Christ, que lui seul peut voir, d’autant plus surprenante. « C’est un Jésus ludique, ce n’est évidemment pas une représentation du vrai Jésus Christ ! C’est l’ami imaginaire de ce petit garçon, presque un jouet, né de sa seule imagination », précise Okuyama-san dans le dossier de presse. Le Jésus du film, incarné par Chad Mullane, tient effectivement plus du fantasme enfantin que de l’apparition biblique.

Féerie et réalité

L’amitié est le thème majeur de Jésus car c’est ce que désire le héros qui ne tarde pas à copiner avec l’élève le plus populaire de sa classe après en avoir fait le vœu. Entre fous rires et matchs de foot, le cinéaste capte des moments magiques de l’enfance et fait penser à l’œuvre d’Hirokazu Kore-eda (Une affaire de famille) dans la façon dont il entremêle féerie et réalisme. La tragédie frappant les copains de plein fouet ne tarde pas à reconduire le garçonnet sur la voie de la raison en le faisant retomber brutalement dans une réalité cruelle.

Un futur grand cinéaste

« Jésus ne cherche pas à délivrer de message précis, mais plutôt à ouvrir des pistes de réflexion » insiste le réalisateur. Auteur complet de son film qu’il a écrit, réalisé, photographié et monté, Hiroshi Okuyama fait montre d’un talent remarquable. S’il se réclame de cinéastes comme Hayao Miyazaki dont on retrouve la fraîcheur ou Roy Andersson dont il emprunte l’absurdité, il a su trouver un ton très personnel pour Jésus. Il y a autant de cinéma que de sentiments dans cette œuvre qui donne l’impression qu’on vient de découvrir un futur grand cinéaste.