« J’ai perdu mon corps » : Pourquoi ce film français d'animation remporte tous les prix haut la main
ANIMATION•Déjà récompensé à Cannes et à Annecy, le Français Jérémy Clapin pourrait aussi remporter l'Oscar pour son dessin animé « J’ai perdu mon corps », en salle ce mercrediCaroline Vié
L'essentiel
- Le film d’animation « J’ai perdu mon corps » a été primé à Cannes et à Annecy.
- L’histoire d’une main tranchée et d’un jeune homme romantique a séduit par son originalité et sa poésie.
- Distribué par Netlix dans le monde entier à l’exception de la France, le film pourrait créer la surprise aux Oscars 2020.
Apparaître tranchée n’a pas empêché la main de J'ai perdu mon corps de saisir les récompenses au vol comme le miel attrape les mouches : un prix à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes par-ci, un autre au Festival d'Annecy par là. Et voici la main du film de Jérémy Clapin qui avance gaillardement vers l’Oscar du meilleur film d’animation…
Depuis que ce conte a été acheté par Netflix (pour tous les territoires sauf la France), J’ai perdu mon corps est devenu un sérieux concurrent pour l’Oscar du meilleur film d’animation. « Je ne veux pas y penser », déclare Jérémy Clapin encore sous le coup de l’accueil triomphal de son film. 20 Minutes a donc décidé d’y songer pour lui et explique pourquoi il possède toutes les chances de triompher à Hollywood le 10 février 2020.
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Une histoire originale
S’inspirant du roman Happy Hand de Guillaume Laurant (Le Seuil), le réalisateur raconte les aventures parallèles de la main coupée (que Jérémy Clapin a baptisée Rosalie) et d’un jeune homme amoureux, dont la relation n’apparaît que vers la fin de l’histoire. « Notre film est différent de nombreuses œuvres d’animation destinées à un public adulte parce qu’elle ne s’inscrit pas dans un contexte politique », explique-t-il à 20 Minutes. Loin de longs-métrages comme Persepolis ou Valse avec Bachir, il s’agit d’une histoire d’amour intemporelle.
Une héroïne pas comme les autres
On s’attache à Rosalie. Elle redécouvre le monde et ses dangers par le toucher. « Il ne fallait pas que la main soit trop gore, ni trop mignonne, ni qu’elle ressemble à une araignée », précise Jérémy Clapin qui parvient à la rendre attachante sans dégoûter le spectateur. « Nous avons mis du temps à trouver sa démarche et à décider qu’elle ne serait pas douée de parole », insiste le réalisateur. C’est donc par sa façon d’évoluer que Rosalie touche le spectateur. Un véritable tour de force.
Des sens exacerbés
J’ai perdu mon corps jongle entre un héros fan de son qui enregistre tout ce qui l’entoure avec son magnétophone et une héroïne qui perçoit son monde avec ses cinq doigts. « On a beaucoup travaillé pour rendre ces sens perceptibles au public car ils définissent les personnages », insiste Jérémy Clapin. Peu de dialogues mais des sensations universelles et des images sublimes ont de quoi emporter l’adhésion de membres de l’Académie des Oscars.
Une machine de guerre
Poussé à fond par la machine Netflix qui va profiter de son expérience acquise avec Roma, ce petit bijou devrait être vu par un grand nombre de votants. « On se rend compte de la portée universelle d’un film quand on le montre, pas quand on le fait », insiste Jérémy Clapin. Les émotions qui se dégagent de J’ai perdu mon corps sont si puissantes qu’elles pourraient bien faire vaciller les poids lourds animés de l’année tels La Reine des Neiges 2 ou Toy Story 4. Team Rosalie forever !