INTERVIEWVincent Cassel et Reda Kated, comédiens « Hors Normes »

Vincent Cassel et Reda Kateb : « C’est à nous d’apprendre à vivre avec les autistes »

INTERVIEWVincent Cassel et Reda Kated incarnent des soignants de jeunes autistes en banlieue dans « Hors Normes », en salle ce mercredi
Reda Kateb et Vincent Cassel dans «Hors Normes» de Olivier Nakache et Eric Toledano
Reda Kateb et Vincent Cassel dans «Hors Normes» de Olivier Nakache et Eric Toledano  - Gaumont
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Dans « Hors Normes », Vincent Cassel et Reda Kated aident des adolescents autistes dans un quartier difficile.
  • Les réalisateurs d'« Intouchables », Eric Toledano et Olivier Nakache, offrent un film généreux sur le don de soi et le vivre-ensemble.
  • Les comédiens ont découvert un monde dont ils ignoraient tout avant le tournage.

Dans Hors Normes , présenté en clôture du dernier Festival de Cannes, Vincent Cassel et Reda Kated incarnent deux membres d’associations spécialisées dans les adolescents autistes. Le film les montre capables de sacrifier leur vie privée pour apporter une aide inestimable à ceux qui en ont tant besoin.



Après le duo d’Intouchables, ce nouveau tandem confirme le talent des réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache pour mettre en avant les oubliés de la société. 20 Minutes a rencontré les deux acteurs, Vincent Cassel et Reda Kated, pour parler de cet excellent film pétri d’humanité.


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Que saviez-vous de l’autisme et qu’avez-vous appris avec ce film ?

Vincent Cassel : J’avais vu Rain Man et c’est à peu près tout ce que j’en savais. Tourner ce film m’a surtout appris qu’il existe plusieurs formes d’autisme, que tout n’est pas le fantasme de « Quand on est autiste, on est fort en calcul ». J’ai toujours un peu de mal à définir ce que c’est, un autiste.

Reda Kated : Je savais que Glenn Gould en était atteint mais j’étais à peu près au même niveau d’ignorance que Vincent. J’ai découvert qu’on ne sait rien de l’autisme mais qu’on peut trouver le moyen de communiquer avec eux. Ce n’est pas une maladie dont on se guérit. C’est à nous d’apprendre à vivre avec les autistes. C’est ce que font les personnages que nous incarnons.

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Comment percevez-vous les soignants que vous interprétez ?

V.C : Ils sont d’une incroyable humilité. Ils ont appris à composer avec ce qu’ils ne comprennent pas. Hors Normes est une ode à ces gens qui font don de leur temps pour s’occuper des autres. Ce sont des pionniers, des défricheurs qui se lancent dans une aventure humaine dont ils découvrent de nouveaux éléments chaque jour.

R.K : Ce sont des Don Quichotte qui n’attendent pas d’être soutenus pour faire ce qui est nécessaire pour les patients. Quand on est acteur, on rencontre des gens qui aiment faire mousser leur travail quand ils nous conseillent pour les incarner. Ce n’était pas le cas ici. Nos modèles voyaient surtout que cela allait les aider dans leur travail en le faisant connaître au public.

C’est parce que le sujet vous touchait que vous avez accepté le film ?

V.C : J’étais très flatté qu’Eric Toledano et Olivier Nakache s’intéressent à moi et me proposent un fim positif ! J’en avais un peu marre de flinguer des gens. Hors normes est donc arrivé au bon moment. J’avais besoin de ça. Il y a beaucoup d’amour dans ce film.

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R.K. : Pareil pour moi. Cela m’excitait de jouer avec des autistes. Cela nous renvoie à l’essence du métier d’acteur car ils n’ont pas de technique, pas d’agenda. C’est galvanisant. J’avais l’impression de trouver de nouvelles touches à mon piano, de composer sur un registre plus léger.

Le vivre-ensemble que décrit le film vous touche-t-il ?

R.K. : C’est l’un des thèmes les plus forts du film que de voir les communautés des quartiers cohabiter pacifiquement en toute bienveillance. Cela projette une image du monde qu’il est important de révéler. Ceux qui aident les autres deviennent plus forts en le faisant.

V.C. : Les gens que l’on voit dans Hors Normes vivent ensemble sans se poser de questions et tout se passe bien justement pour cela. Ils ne s’interrogent pas parce qu’ils sont dans l’urgence d’aider leur prochain loin de l’image des quartiers montrés dans certains médias.