Hérault : Le documentaire « Avoir 20 ans à Lunel » montre une jeunesse meurtrie mais pleine d’espoir
CINEMA•Le film de Laure Pradal est projeté dans le cadre du festival CinemedNicolas Bonzom
L'essentiel
- Le documentaire « Avoir 20 ans à Lunel » sera diffusé au Cinemed à Montpellier.
- La réalisatrice, Laure Pradal, a filmé des jeunes Lunellois plombés par le chômage, la précarité et les discriminations, mais pleins de ressources et motivés pour s’en sortir.
- Ce film de 52 minutes s’articule autour des actions de l’association lunelloise Arts et cultures, qui a fait du dialogue intergénérationnel son étendard.
En 2018, la réalisatrice Laure Pradal posait sa caméra à Lunel, à la rencontre des jeunes de cette commune de l’est de l’Hérault, marquée par le départ d’une vingtaine d’entre eux pour la Syrie. Son saisissant documentaire, Avoir 20 ans à Lunel, sera projeté au Cinemed, à Montpellier, dans la sélection Regards d’Occitanie, le 21 octobre (16h) au Centre Rabelais et le 23 octobre (20h) au cinéma Utopia.
Attachée aux peintures sociologiques, Laure Pradal a immortalisé des témoignages de jeunes Lunellois, dont des copains sont morts au jihad, et capté d’émouvants échanges avec les anciens de la communauté maghrébine. « Après les départs de jeunes en Syrie, beaucoup de reportages stigmatisaient Lunel, explique la réalisatrice du documentaire. J’avais envie d’aller voir sur place, d’en faire un documentaire qui recueillait leur parole et de comprendre quelles solutions avaient été envisagées. Ce qui fut un peu compliqué au départ, c’est que le sujet était un peu tabou. Les départs en Syrie, cela reste douloureux pour les habitants, notamment pour la population maghrébine. Tous connaissaient quelqu’un qui est parti. Mais une confiance s’est peu à peu installée. »
Le dialogue intergénérationnel au cœur du film
Avoir 20 ans à Lunel ne s’attarde cependant pas sur le pourquoi de cette vague de départs en Syrie. La réalisatrice Laure Pradal a fait le choix de filmer des jeunes Lunellois plombés par le chômage, la précarité et les discriminations, mais pleins de ressources et motivés pour s’en sortir, trouver du travail ou monter leur petite entreprise.
Ce film de 52 minutes, produit par les Films d’ici Méditerranée pour France Télévisions, avec le soutien de la région Occitanie, s’articule autour des actions de l’association lunelloise Arts et cultures, qui a fait du dialogue intergénérationnel son étendard.
La structure, qui a pignon sur rue, a mis en place des rencontres, où jeunes et vieux de Lunel échangent sur des thèmes de société. C’est son responsable, Tahar Akermi, un ancien animateur de la MJC de la ville qui a fermé il y a quelques années, qui a lancé ces discussions, qui sont au cœur du documentaire. « Je crois que la réalisatrice a eu un véritable coup de cœur sur cette initiative, se réjouit Tahar Akermi. Ce que l’on voit à l’écran, ce n’est pas du théâtre. Le documentaire touche beaucoup ceux qui l’ont vu, il permet de faire connaissance avec la ville, de manière différente. »
La 41e édition du Cinemed, le festival du cinéma méditerranéen, débute ce vendredi à Montpellier, jusqu’au 26 octobre. Tout le programme ici.