« Fahim » : Succès attendu pour l’histoire vraie d’un jeune migrant champion d’échecs
DESTIN•Pef signe un beau film humaniste à travers l'histoire de « Fahim », jeune migrant champion d'échecs, en salle ce mercrediCaroline Vié
L'essentiel
- Fahim Mohammad, as des échecs bengali, tente de s’adapter à la vie en France avec son père sans-papiers.
- Pierre-François Martin-Laval, aka Pef, revient sur cette histoire vraie dans « Fahim », un film touchant.
- Gérard Depardieu et Isabelle Nanty font partie de la distribution de cette œuvre tendre et humaniste.
Pierre-Martin François Laval, alias Pef, a pris le chemin du succès avec Fahim, feel good movie humaniste qui devrait cartonner en salle. Il s’inspire de l’histoire vraie d’un gamin prodige des échecs, débarqué de son Bangladesh natal avec son père dans la France de 2008.
« Le livre autobiographique de Fahim Mohammad m’a bouleversé, avoue Pef à 20 Minutes. Il m’a semblé important de faire connaître son aventure ne serait-ce que parce qu’elle donne une image positive des migrants. » Dans Un Roi clandestin (éditions J’ai Lu), on découvre la lutte de ces deux Bengalis séparés des leurs pour trouver une place dans notre pays. Un combat que Pef fait revivre en s’appuyant sur la performance d' Assad Ahmed, découverte du film.
A la découverte de la France
Le gamin découvre l’école sous les traits d’une institutrice épatante incarnée par Isabelle Nanty. Il s’améliore aux échecs grâce à un professeur bourru joué par Gérard Depardieu. « Tous deux sont les symboles d’une France généreuse et accueillante, précise Pef, mais il est certain que Fahim n’aurait pas été aussi bien reçu chez nous s’il n’avait pas été doué pour les échecs. » Le parcours d’un jeune homme est aussi exemplaire que galvanisant. Fahim, sensible et vif, gagne le cœur du spectateur par son courage et sa maîtrise rapide du français dont il adopte vite des expressions fleuries.
Destins parallèles
Le chemin que suit l’enfant est mis en parallèle avec les épreuves subies par son père notamment confronté à un traducteur aussi retors qu’incompétent qui torpille ses chances d’avoir des papiers en lui faisant dire n’importe quoi ! « Montrer ce que vivent ceux qui tentent de s’installer ici devrait permettre au spectateur de mieux les comprendre, insiste Pef. On peut voir que les demandeurs d’asile ne sont pas des profiteurs mais des gens qui fuient leur pays parce qu’ils sont en danger. » Le père de Fahim a décidé de partir de peur qu’on lui vole son fils que guignaient des trafiquants d’enfants.
Egalité et fraternité
Bien que le sous-texte du film soit dramatique, Pef évite joyeusement le pathos pour centrer son film sur la personnalité de battants résolus à ne pas se laisser engloutir. « Je ne donne aucune leçon avec ce film, insiste-t-il. J’aimerais juste qu’il ouvre les yeux et les cœurs des spectateurs en les conduisant à la fraternité et l’égalité qui font partie des devises de la France. » Le message est bien reçu tant son Fahim détient toutes les pièces pour triompher sur l’échiquier des sorties de la semaine.