VIDEO. A quoi reconnaît-on que «Le Daim» est un film de Quentin Dupieux?
STYLE•Quentin Dupieux a réalisé une comédie loufoque en phase avec le reste de sa filmographie délirante: « Le Daim », en salle le 19 juinCaroline Vié
L'essentiel
- «Le Daim », fantaisie sur un homme et le blouson de daim qui est son obsession, est dans la lignée des autres comédies réalisées par Quentin Dupieux.
- Absurdité et objets délirants sont sa marque de fabrique.
- Le réalisateur parvient facilement à convaincre des stars d’entrer dans son univers délirant.
Il n’y a vraiment que Quentin Dupieux pour arriver à entraîner Jean Dujardin dans une comédie délirante sur l’histoire d’amour entre un homme et son blouson. Le Daim, présenté en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs 2019, raconte comment ce héros solitaire sombre dans une folie homicide qui le pousse à supprimer tous les autres porteurs de blousons qui croisent son chemin.
« J’aime l’idée de faire vivre des cauchemars à mes personnages », confie Quentin Dupieux à 20 Minutes. Celui dans lequel il plonge son héros et une serveuse de bar cinéphile jouée par Adèle Haenel offre une bonne occasion d’identifier en quoi Le Daim est emblématique de son cinéma.
L’absurdité comme un art
Tuer des gens parce qu’ils arborent des blousons n’est pas un signe d’équilibre. Manger une huître avec la coquille comme le héros de Au Poste ! non plus. « Pousser le bouchon dans le domaine de l’absurde est l’un de mes plus grands plaisirs depuis que je fais mes clips sous le nom de Mr. Oizo, explique Quentin Dupieux. Les longs-métrages m’ont donné encore plus d’assurance dans ce domaine. » Cette liberté de dérouter le spectateur est un des bonheurs contenus dans Le Daim où l’on rit beaucoup.
Les objets ont un culte
La veste en daim du protagoniste joué par Jean Dujardin est un personnage à part entière du film. « Peu importe quels sont les objets, ce qui compte pour moi est le décalage avec leur utilisation habituelle et l’importance exagérée qu’ils occupent dans la vie des héros », précise Quentin Dupieux. Le pneu tueur et télépathe de Rubber était aussi un bon exemple d’objet détourné de son rôle courant pour faire sombrer les personnages dans la déraison. On se souvient de la montée des marches de Robert le pneu à Cannes avec un nœud papillon !
Détournement de stars
Jean Dujardin et Adèle Haenel trouvent des rôles loufoques dans Le Daim. Il en était de même pour Eric et Ramzy confrontés à la chirurgie esthétique dans Steak, Eric Judor à la conquête des Etats-Unis dans Wrong et Wrong Cops ou Alain Chabat en réalisateur dépassé dans Réalité « Faire se télescoper des comédiens qu’on associe au cinéma populaire grand public avec mon univers délirant de cinéaste expérimental est très excitant, insiste Quentin Dupieux. Je crois que cela leur fait autant de bien qu’à moi. » Et tout autant aux spectateurs.