PORTRAITL'acteur de «Parasite» porte toutes les couleurs du cinéma coréen

«Parasite»: Comment Song Kang-ho est devenu l'acteur emblématique du cinéma coréen

PORTRAITA l'affiche de « Parasite », en salle le 5 juin, Song Kang-ho est l'un des acteurs les plus célèbres et les plus influents du cinéma sud-coréen
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Sang Kong-ho incarne un père débrouillard mais malchanceux dans « Parasite » de Bong Joon-ho, Palme d’or 2019.
  • Il a rencontré le réalisateur en 2003 pour incarner le flic de « Memories of Murder ».
  • Leur complicité est évidente tant à la ville qu’à l’écran.

Si vous n’êtes pas fan de cinéma sud-coréen, il est possible que le nom de Song Kang-ho ne vous dit rien. Ce quinquagénaire souriant s’est pourtant imposé comme un des acteurs les plus emblématiques de son pays. Et ce n’est pas sa présence à l’affiche de Parasite, la Palme d’or 2019, qui va changer la donne.



« Quand Bong Joon-ho m’a fait lire le scénario de Parasite, j’ai eu envie de lui sauter au cou, confie le comédien à 20 Minutes. Ce rôle de père un brin magouilleur tentant de tirer sa famille de la misère m’a touché et amusé. Il représente les laissés-pour-compte de notre pays, ceux que la prospérité a oubliés. » Ce personnage est l’un des plus profonds que le cinéaste lui a écrits au fil des années.

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Sa complicité avec Bong Joon-ho

C’est pourtant un autre rôle, celui d’un flic obsédé par un tueur en série dans Memories of Murder , qui a révélé Song Kang-ho au monde entier. En 2003, sa collaboration avec Bong Joon-ho ne faisait que commencer. Elle s’est poursuivie avec le film de monstres The Host (2006) et le conte de science-fiction The Snowpiercer, le Transperceneige (2013). « Bong Joon-ho est resté le même depuis que je le connais, confie le comédien. Si on excepte les quelques kilos qu’il a pris au passage, il est resté le même fou de cinéma. »

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Les mains dans les poches

Bien que leurs films en commun prêtent peu à la rigolade, le duo semble uni par un solide sens de l’humour. « Pour la presse coréenne, je raconte toujours que nous travaillons beaucoup en amont, s’amuse Song Kang-ho. Je mens, parce que ça ne fait pas sérieux d’avouer que j’arrive les mains dans les poches, sans avoir bossé avant, et que je me laisse guider par Bon Joon-ho. » La vérité sur leur collaboration se situe sans doute entre ces deux extrêmes. Il est certain que la présence de Song Kang-ho apporte beaucoup à Parasite. « Notre complicité à la ville nous permet de nous comprendre immédiatement sur le plateau et d’avoir envie de nous impressionner l’un l’autre. »

Une trentaine de films et les meilleurs réalisateurs

A 52 ans, Song Kang-ho a tourné une trentaine de films, alternant les rôles de bons et de méchants, autant dans le cinéma d’auteur que le cinéma de genre. Il a débuté chez Hong Sang-soo dans Le Jour où le cochon est tombé dans le puits en 1996 avant d’être révélé au public coréen dans la comédie N°3 de Song Neung-han (1997). Il est ensuite apparu à maintes reprises chez Park Chan-wook (notamment dans Thirst, Ceci est mon sang, 2009), Lee Chang-dong (Secret Sunchine, 2007) ou Kim Jee-woon (Le Bon, la Brute et le Cinglé, 2008), trois cinéastes réputés dans le monde entier, auxquels il reste fidèle. « Le cinéma sud-coréen se porte bien, précise le comédien. La présence à Cannes de Parasite le montre de façon éclatante : notre cinématographie ne ressemble à aucune autre. » La Palme d’or confirme que son avis vaut d’être largement partagé.

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