VIDEO. Festival de Cannes: «L'expression "monstre sacré" semble avoir été inventée pour Alain Delon»
HONNEUR•L’acteur, qui « pense ce qu’il pense » et ne s’empêche pas de le dire tout haut, est célébré ce dimanche au Festival de CannesStéphane Leblanc
L'essentiel
- Alain Delon a participé à une conversation publique ce dimanche au Festival de Cannes.
- Ce « monstre sacré » du cinéma français, comme l’a qualifié Thierry Frémaux, a pu redire son amour des femmes, notamment celles qui l’ont soutenu dans sa carrière.
- Certains propos recueillis ce dimanche montrent que l’acteur a quand même parfois un curieux rapport aux femmes.
De notre envoyé spécial à Cannes, Stéphane Leblanc
Et la Palme d’or d’honneur est attribuée cette année à… Alain Delon. La décision du festival de Cannes de récompenser l’acteur français n’a pas manqué de provoquer l’indignation de quelques associations, comme Women and Hollywood qui lui reproche d’être « raciste, homophobe et misogyne ». Une pétition demandant à Cannes de « ne pas l’honorer » a même recueilli plus de 25.000 signatures…
Mais Cannes ne serait pas Cannes sans polémique… Et celle de cette année s’appelle Alain Delon. « Il a le droit de penser ce qu’il pense, cela n’enlève rien à son talent » rétorquait Thierry Frémaux peu avant l’ouverture du festival.
Et le directeur général du festival d’ajouter ce dimanche matin en introduction de la rencontre publique avec la star : « L’expression "monstre sacré", on dirait qu’elle a été inventée pour Alain Delon ».
L’acteur, qui s’est retrouvé sept fois en compétition sans jamais être primé, a longtemps refusé une récompense qu’il aurait préféré voir attribuée aux réalisateurs qui l’ont mis en valeur : René Clément puis Luchino Visconti, Jean-Pierre Melville, Joseph Losey, Jacques Deray… « On m’a fait remarquer qu’ils étaient tous morts, c’est vrai, soupire-t-il. C’est pourquoi j’ai fini par accepter, mais cette palme je la prends pour eux. »
«Je n’étais pas fait pour faire du cinéma, mais j’étais pas mal foutu»
A Cannes, ce dimanche, Alain Delon a parlé de cinéma sans manquer l’occasion qui lui était donnée de s’exprimer sur les femmes, qu’il aime à sa façon : « Ce métier, ce sont les femmes qui m’ont aimé qui ont voulu que je le fasse, qui m’y ont poussé et qui m’ont aidé », dit-il en citant notamment deux de ses partenaires : Annie Girardot sur Rocco et ses frères, et Romy Schneider sur La Piscine, deux films qu’il ne peut plus revoir sans pleurer.
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Et il a poursuivi, non sans ce mélange d’arrogance et de naïveté qu’on lui connaît : « Je n’étais pas fait pour faire du cinéma, mais j’étais pas mal foutu… Je me suis tout de suite senti dans mon élément : la caméra pour moi, c’est une femme que je regarde dans les yeux. »
Ou son indécrottable maladresse quand il évoque le succès qui a suivi : « Les femmes, j’ai jamais appelé les flics quand elles m’ont sauté dessus. » Vous avez dit macho ?