«Les Invisibles»: Sur des femmes SDF, les raisons d'un succès inattendu
DVD•Louis-Julien Petit revient pour « 20 Minutes » sur les raisons du succès en salle des « Invisibles », qui sort en vidéo le 15 maiCaroline Vié
L'essentiel
- «Les Invisibles », comédie sur des femmes SDF, a attiré près de 1,5 million de spectateurs en France.
- Pour le réalisateur Louis-Julien Petit, l'humour bienveillant du film explique en partie ce succès.
- L'autre raison, c'est que c'est un film engagé, qui incite à agir contre la précarité.
Les Invisibles de Louis-Julien Petit a réuni près de 1,5 million de spectateurs dans les salles françaises. Le réalisateur de Discount évoque pour 20 Minutes les raisons du succès surprise de cette comédie sur des femmes SDF qui sort en vidéo le 15 mai.
« Les gens y sont allés pour voir des stars comme Corinne Masiero ou Audrey Lamy, explique-t-il. Et ils sont repartis en emportant les SDF dans leur cœur et c’est ça qui a tout changé. » Le bouche-à-oreille a fonctionné à fond pour attirer le public vers une œuvre pour laquelle le réalisateur de Discount avait une devise : « Amour, humour et humain ».
La comédie, clef du succès
Sur le papier, ce n’était pas gagné d’obtenir un succès avec ce sujet intimidant. « C’est le ton de la comédie qui a tout changé », estime Louis-Julien Petit. Cette drôlerie bon enfant, jamais condescendante, était un élément capital pour lui. « Eviter le misérabilisme comme la culpabilisation du public était important, précise-il. Je voulais que les spectateurs sortent du film galvanisés, pas déprimés. » Et ce choix s’est avéré payant : quand les héroïnes défilent, la tête haute, à la fin du film, on se sent aussi admiratif qu’heureux de les avoir côtoyées le temps d’une projection. Plus encore, on a envie de les aider.
Des initiatives citoyennes
La projection des Invisibles a amené de nombreuses initiatives citoyennes : créations de centres d’hébergement, collectes de produits hygiéniques ou d’un cinéma solidaire qui permettra, en payant quelques euros de plus sur sa place, d’offrir des tickets de cinéma aux précaires. « Le cinéma a obligé les gens à lever les yeux vers celles sur qui ils ne les baissaient pas dans la rue », insiste le cinéaste. S’il est fan de Ken Loach et des comédies anglaises comme Full Monty, Louis-Julien Petit a trouvé un ton tendrement drôle qui lui est propre pour appeler à la désobéissance civile.
De la théorie à la pratique (et vice versa)
« Comme Discount, Les Invisibles appelle chacun à agir selon son niveau même si c’est en marge de lois qui ne sont plus adaptées au monde actuel », martèle-t-il. Et le réalisateur ne se contente pas de paroles. Sur chaque achat du film, quel que soit le support, un euro sera versé au Samu Social. Une bonne façon de joindre la pratique à la théorie.
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