VIDEO. Marathon Marvel 3/3: «Civil War», «Spider-Man», «Black Panther»... Vers l'Infinity et au-delà!
AVANT «AVENGERS: ENDGAME»•«Avengers : Endgame» sort au cinéma dans un jour, mercredi, c'est le moment ou jamais, le timing parfait, pour finir notre marathon des 21 films du Marvel Cinematic UniverseVincent Jule
Onze ans, vingt et un films, quarante-huit heures de métrage… Comme ironise Tony Stark dans la bande-annonce : « J’ai l’impression que c’était il y a mille ans ». En salle mercredi, le bien nommé Avengers : Endgame est l’apothéose d’une décennie Marvel Studios, la « fin de partie », ou plutôt la fin d’une partie, du Marvel Cinematic Universe (MCU). L’occasion pour 20 Minutes de se lancer dans un marathon de tous les films, un marathon sans pause pipi de trois jours, à l’image des trois phases du MCU. Après les phases I et II, c’est parti pour la troisième et dernière en date, de Captain America : Civil War à Captain Marvel.
8h : Captain America : Civil War, la guerre du storytelling
A l’automne 2014, Kevin Feige dévoile tous les films de la Phase III du MCU, et annonce un troisième Captain America sous-titré Serpent Society. Pourquoi pas. Sauf que twist de fin de conférence, il s’agit en fait de Captain America : Civil War. Oui du même nom que la série crossover la plus connue et appréciée de l’histoire récente des comics Marvel. Le film en garde l’opposition entre Captain America et Iron Man, les questionnements politique et idéologique, mais cette « guerre civile » reste au final stérile.
Encore une fois, Marvel fait croire à la révolution de son univers pour mieux maintenir le statu quo, là où la même année et sur la même thématique, Batman V Superman esquissait un beau geste de remise en question de la figure super-héroïque. Pour le meilleur (il faut voir la version longue de Zack Snyder) et pour le pire (DC change de stratégie après l’échec du film). Captain America 3 rappelle que l’histoire du MCU ne se joue pas que sur grand écran, et que le tour de force de Marvel est aussi son marketing, son storytelling, comment le studio réussit à créer l’événement à chaque fil m, à défaut de tous les réussir.
10h27 : Doctor Strange, Les Gardiens 2, Thor 3, Ant-Man 2… Rayez le film inutile
Après douze films en huit ans, Marvel pouvait s’en tenir à ce rythme de croisière, mais non, ils accélèrent, avec parfois une sortie tous les trois-quatre mois. C’est beaucoup, surtout que les productions se ressemblent de plus en plus, qu’il s’agisse d’une énième origin story avec Doctor Strange, d’une suite moins cool mais plus personnelle avec Les Gardiens de la galaxie Vol. 2 ou d’Ant-Man et la Guêpe, l’exemple du film que l’on oublie de voir lors de sa sortie cinéma puis que l’on oublie d’avoir vu en DVD. De cette période de lassitude, de « trop c’est trop », il faut sauver Thor : Ragnarok, auquel le réalisateur Taika Waititi (Vampires en toute intimité) a su donner de la personnalité, la sienne, à savoir un décalage qui tranche avec le sérieux associé jusque-là à Thor et qui frôle la parodie.
12h43 : Spider-Man : Homecoming, le retour à la maison
Introduit dans Civil War, Spider-Man, habitué à voltiger solo dans des films Sony sous les traits de Tobey Maguire ou Andrew Garfield, est de retour à la maison, la Maison des Idées pour reprendre le surnom de Marvel. En castant le jeune Tom Holland, le studio revient aussi aux origines du personnage, que ce soit pour Peter Parker, ado bavard et blagueur, ou son alter ego, super-héros de quartier, de voisinage.
aLe film emprunte même le chemin inverse du parcours habituel du héros, le montrant d’abord avec ses pouvoirs puis sans. Une manière originale de revisiter l’adage « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Mais surtout, Spider-Man : Homecoming confirme qu’un film de super-héros Marvel est maintenant souvent un film de plusieurs super-héros Marvel, avec ici la présence d’Iron Man, mais aussi Hulk dans Thor : Ragnarok, Nick Fury dans Captain Marvel, sans oublier Civil War, plus un film Avengers qu’un film Captain America.
14h53 : Black Panther, le film de toutes les premières fois
Peut-être pas le meilleur Marvel, mais assurément le plus important. Au-delà des qualités et défauts du film, les mêmes que pour les autres, Black Panther importe par son existence même. Avec son super-héros, son réalisateur, son équipe et son casting majoritairement afro-américain, il est, selon le Time, « le blockbuster le plus magnifiquement noir qu’Hollywood n’ait jamais produit ».
S’il y a déjà eu les films Blade, la série Luke Cage et même Nick Fury, War Machine, Heimdall ou le Faucon comme héros noirs du MCU, Black Panther est un tournant pour la représentation et l'identification des Noirs au cinéma, un précédent aux sept nominations aux Oscars, dont le meilleur film, une première pour un film de super-héros.
17h07 : Avengers : Infinity War, ils l’ont fait
Après près de trois heures de film, qui donnent l’impression d’avoir binge-watché une saison entière de série, ils l’ont fait, peut-être pour mieux le défaire dans Endgame, mais pour une fois, pour la première fois, le méchant a gagné. Thanos a désintégré la moitié de l’univers. Infinty War est d’ailleurs plus son film qu’un film des Avengers. Après plusieurs antagonistes génériques, Marvel avait déjà opéré un changement avec les méchants de Spider-Man : Homecoming et de Black Panther, plus intéressants et plus complexes.
Thanos en est un peu l’aboutissement, une Némésis qui occupe le devant de la scène, qui vole souvent la vedette aux super-héros et pour lequel le film teste même notre empathie. Lorsque Infinity War et Endgame s’appelaient encore Infinity War : Part 1 & Part 2, cette fin tragique aurait pu sonner comme un cliffhanger, ce qu’elle est encore, mais là, avec en plus le sourire satisfait de Thanos dans le dernier plan, un film Marvel se termine « mal ». Marvel a pris le risque de déjouer les attentes du spectateur, de le sortir de sa zone de confort. C’est tout à leur honneur.
19h36 : Captain Marvel, il était temps
Malgré la présence de plusieurs super-héroïnes parmi les Avengers, Black Widow en tête, Marvel ne leur avait jamais consacré un long-métrage en dix ans et le double de films. Et ce pour plusieurs raisons, plus ou moins recevables. Lorsque Captain Marvel débarque, elle n’est pas la première, Wonder Woman est déjà passée par là, ainsi que Catwoman et Elektra mais sans le même succès. C’est comme si le carton de Wonder Woman avait légitimé que Marvel Studios s’y mette aussi. Son boss Kevin Feige assure aujourd’hui qu’il veut la parité, qu’un film de super-héroïne « ne soit plus une nouveauté, mais la norme ». Black Widow va ainsi, enfin, avoir son film solo, il pourrait être le premier film de la Phase IV du MCU, après Avengers : Endgame et Spider-Man : Far From Home.