VIDEO. Pourquoi «Dragon Ball Super - Broly» est le film ultime pour les fans
JAPANIME•Le nouveau film «Dragon Ball» - le 20e - sort mercredi dans plus de 300 salles de cinéma en France, un événement que les fans n'attendaient plusVincent Jule
A l’époque du règne de super-héros et des Jedi, la sortie d’un film Dragon Ball peut paraître incongru au commun des mortels. Une sortie en salle qui plus est. Il est donc bon de rappeler que l’oeuvre d’Akira Toriyama reste un incontournable de la pop culture depuis trente ans, qui s’est renouvelé et réincarné d’une époque à l’autre, d’une génération à l’autre, du jeu Dragon Ball FighterZ à la série Dragon Ball Super.
Il s’est ainsi vendu un manga Dragon Ball toutes les trente secondes en 2018 en France, pays avec lequel le titre entretient une relation privilégiée liée à l’explosion de la japanime et l’émergence du manga dans les années 1980-1990. Dragon Ball Super - Broly est donc bien un événement, et peut-être aussi le film ultime pour les fans. Explications.
aParce qu’il sort au cinéma
Pour beaucoup, la passion Dragon Ball s’est surtout vécue dans le confort d’une chambre ou d’un salon, qu’il s’agisse des 42 volumes du manga original, des 628 épisodes des quatre séries animées, des 45 jeux vidéo et même des 20 films d’animation. Dragon Ball Super - Broly est le vingtième, mais il n’est pas le premier à avoir les honneurs du grand écran. En pleine folie DBZ, quatre d’entre eux sont en effet sortis en salle, en double programme du fait de leur durée (45-50 minutes).
Le premier sorti en 1995, Dragon Ball Z - Le film, réunissait les quinzième et seizième films, Fusions et L’attaque du dragon, tandis que le second, sorti l’année suivante, remontait dans le temps et aux films 13 et 14, tous deux déjà consacrés au personnage de Broly. Le film DBZ le plus récent, La Résurrection de F, avait eu le droit à des projections événementielles et ponctuelles dans les cinémas CGR en 2015. Des exploitations en rien comparables avec celle du nouveau film, qui sort sur pas moins de 306 copies dans toute la France, contre 539 pour un Captain Marvel par exemple.
Parce qu’il est écrit par Akira Toriyama
Ce n’est plus un secret pour personne, Akira Toriyama a toujours entretenu une relation conflictuelle avec son oeuvre la plus célèbre mais pas la plus personnelle. Après des années d’échanges tendus avec l'éditeur Shueisha, à remplacer les aventures chères à son coeur par des combats interminables, à multiplier les modes Super Sayan, à tirer à la ligne, le mangaka est soulagé de poser son crayon en 1995. Sa saga et son univers lui survivent pendant près de deux décennies. Puis, le temps faisant son oeuvre, et l’auteur son deuil, il décide de revenir aux affaires et au scénario des films Battle of Gods et La Résurrection de F, des histoires qu’il revisitera et intégrera ensuite à la série animée, et suite officielle, Dragon Ball Super.
Mais il ne s’agit pas pour lui d’apposer seulement son nom, et d’encaisser le chèque, l’auteur étend son univers, et en fait ses univers. Comme lorsque Dragon Ball Z révélait que Goku était un extraterrestre et l’envoyait se battre sur d’autres planètes, Dragon Ball Super met en place des univers parallèles avec dieux de la destruction, dieux de la création, anges et tournoi intergalactique. La série s’est achevée en mars 2018 après 131 épisodes, et Dragon Ball Super - Broly en est la suite directe, toujours scénarisée et supervisée par Toriyama himself. Et avec, super bonus, les voix originales et irremplaçables des séries animées pour la version française.
Parce qu’il met en scène Broly
Broly est l’un des personnages favoris de fans de DBZ, peut-être le plus puissant, star de trois films, et pourtant il n’a pas été créé par Akira Toriyama mais par le réalisateur Shigeyasu Yamauchi. Légende de la japanime, il expliquait récemment à 20 Minutes avoir voulu questionner la notion de puissance : « Il est le plus fort des super guerriers, il n’a donc aucune raison de perdre ? Sauf que Broly n’a que ça, sa puissance, alors que Goku et Vegeta ont fondé des familles, sont prêts à se sacrifier pour leurs proches. Je voulais explorer cette solitude et montrer que la toute-puissance physique n’était pas suffisante pour battre le pouvoir de l’amour, de l’amitié, des liens. C’est un personnage plus sombre, j’ai dû me battre pour l’imposer. »
Vingt-cinq plus tard, Akira Toriyama décide de lui rendre hommage et le retravaille à son goût pour l’intégrer officiellement à sa mythologie - les précédents films étaient non-canoniques. Si son design et ses caractéristiques restent les mêmes (son potentiel dès sa naissance, sa puissance incontrôlable, la jalousie et la crainte du Roi Vegeta, le rôle de son père Paragus), il modifie ses origines, ne lie plus son destin à celui de Goku et fait même intervenir Freezer. Frappé par le sceau de la malédiction dans les précédents films, il apparaît ici plus humain, plus entouré aussi et déjà sur le chemin de la rédemption.
Parce qu’il teste le fan
Si Dragon Ball Super - Broly est un exercice d’écriture et de réécriture assez fascinant pour le fan, avec de nombreuses références et clins d'oeil, il n’en néglige pas pour autant les combats. Enfin LE combat. En effet, oubliez les combats à distance sur plusieurs épisodes et sur cette musique ritournelle.
Une fois le mode Super Sayan enclenché, Goku, Vegeta et Broly se mettent sur la tête pendant près de 45 minutes non-stop, avec un peu de Kamé Hamé Ha, beaucoup de mano a mano, et des changements de couleurs de cheveux en veux-tu en voilà. Parfois en dépit du bon sens, ou d’une montée en puissance. A la limite de l’hystérie, voire à l’abstraction, le film essaie des choses et teste les attentes du spectateur, du fan. Mal à la tête ou sourire aux oreilles, c’est à ça que vous reconnaîtrez les vrais fans à la sortie.
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