VIDEO. «Undercover-Une histoire vraie»: Comment le FBI a transformé un ado en taupe et dealer
POLAR•Yann Demange se confie à « 20 Minutes » sur l’affaire ahurissante qui l’a inspiré pour « Undercover - Une histoire vraie », en salle le 2 janvier…Caroline Vié
L'essentiel
- Dans les années 1980, un adolescent est recruté par la FBI qui le transforme en taupe et en dealer pour infiltrer un gang de trafiquants de drogue.
- « Undercover - Une histoire vraie » raconte son aventure.
- Le réalisateur de « '71 » brosse un tableau fascinant d’une Amérique qui ressemble à celle d’aujourd’hui.
Yann Demange a été scotché quand il a découvert le scénario de Undercover - Une histoire vraie. « C’était plus fort que toutes les fictions que j’aurais pu écrire », avoue le réalisateur à 20 Minutes. Un gamin de 14 ans s’y fait engager comme taupe par le FBI qui le métamorphose en dealer.
Son père, incarné par Matthew McConaughey, était un petit escroc. Et le gamin a eu peur de le voir emprisonné. C’est ainsi qu’il se retrouve infiltré dans une bande de trafiquants blacks. « Ce môme avait un mélange d’arrogance et d’inconscience très courant à l’adolescence et il l’a payé cher », précise le réalisateur de l’envoûtant '71. L’histoire se passe à Détroit dans les années 1980.
Condamné d’avance
Le jeune homme, brillamment interprété par Richie Merritt qui fait ses débuts à l’écran, va vivre une aventure d’autant plus incroyable qu’elle est vraie. « C’est son âge qui rend la chose hallucinante, car on a du mal à accepter qu’une organisation comme le FBI puisse manipuler ainsi un mineur. » Le véritable Richard Wershe, surnommé « White Boy Rick » (« Richard le Blanc »), a payé cher son aveuglement. « Jeune père et chef de gang avant d’avoir l’âge de voter, il ne pouvait pas connaître un destin heureux », explique Yann Demange.
Une affaire de couleur
Cette histoire met aussi l’accent sur le racisme aux Etats-Unis, ce qui a interpellé le réalisateur. « Rick se serait fait tout simplement fait abattre s’il avait été noir, dit-il. Et la situation ne s’est pas tellement améliorée pour les Blacks en 2019. » Le jeune homme passe par la case prison quand les agents qui l’ont commandité se détournent de lui. « Il se prenait pour Scarface version Brian DePalma, raconte Yann Demange, et sa chute a été brutale. » Malgré ses excès, le spectateur s’attache au personnage parce qu’il garde un fond de naïveté enfantine au milieu du chaos.
Une affaire de famille
« Plus que le polar, ce sont les relations familiales qui m’ont intéressé, avoue Yann Demange. C’est finalement la misère dans laquelle ils vivent qui pousse Rick et son père à sombrer dans la délinquance. » Le tableau très sombre que brosse le cinéaste n’est pas sans évoquer l’Amérique actuelle. « Il peut encore y avoir des adolescents comme Rick et cela a quelque chose de fascinant et d’effrayant », insiste Yann Demange. Ces deux qualificatifs, fascinant et effrayant, correspondent aussi très bien à Undercover - Une histoire vraie.