THRILLERLes cinéastes jumeaux auraient pu être des «Frères de sang»

VIDEO. «Frères de sang» révèle des jumeaux de cinéma et leurs héros aux prises avec la mafia

THRILLERJumeaux et cinéastes talentueux, les frères Damiano et Fabio d’Innocenzo confient à « 20 Minutes » comment ils ont échappé à la délinquance en signant « Frères de sang », en salle le 14 novembre…
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Dans « Frères de sang », deux banlieusards romains découvrent le monde de la mafia.
  • Les frères Damiano et Fabio D’Innocenzo, réalisateurs jumeaux, signent un film sobre, dur et prometteur sur un milieu qui a baigné leur enfance.

La mafia serait-elle une aubaine professionnelle dans la banlieue de Rome ? C’est ce que pensent les héros de Frères de sang, premier film réalisé par Damiano et Fabio D’Innocenzo, jumeaux trentenaires. « Cette histoire correspond à la réalité du quartier dans lequel nous avons grandi. Nous aurions pu être les héros de notre film », expliquent-ils à 20 Minutes.

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Deux amis, presque des frères, grimpent les échelons du crime organisés dans cette œuvre maîtrisée dont la sobriété glace le sang du spectateur. « Est-ce parce que nous travaillons ensemble que nous avons choisi de centrer notre film sur un duo ? Sans doute », avouent les deux jeunes gens d’une même voix. Ils reconnaissent avoir été influencés par Gomorra de Matteo Garrone mais ont trouvé un style qui leur est propre, en évitant de montrer le crime de façon spectaculaire.

Perdre son âme pour de l’argent

Très remarqué l’an passé à Berlin, ce polar doit beaucoup au néoréalisme dans sa façon de se colleter à la réalité. Les protagonistes entrent dans la mafia sur le conseil de leur père après avoir accidentellement renversé un piéton qui s’avère être un témoin gênant. « Leur destin part d’un malentendu, expliquent les cinéastes. Ils vont gagner de l’argent, mais perdre leur âme, ce qui correspond à la vie de bien des Italiens d’aujourd’hui. » Cette jeunesse déboussolée est décrite avec acuité dans Frères de sang.

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Se sauver de la délinquance

Les frères d’Innocenzo ont échappé à leur quartier grâce à cette œuvre d’une étonnante maturité qui se veut aussi une réflexion sur le mâle italien. « La société nous projette une vision de ce que doit être un homme, précisent-ils. Les plus fragiles se brisent devant ces exigences. » Le duo a choisi d’entrer en cinéma plutôt qu'en délinquance. « Le fait d’être ensemble, de nous soutenir et de nous passionner pour le septième art nous a sans doute sauvés », avouent-ils.

Le soutien de grands cinéastes

Aujourd’hui, les frères préparent une série télévisée fantastique sur la solitude avant de s’attaquer à un western. «Nos amis sont Paolo Sorrentino et Carlos Reygadas, des grands noms du cinéma qui nous considèrent comme leurs égaux», s’amusent-ils. Même le survivant des frères Taviani les respecte au point de leur avoir demandé de réaliser un scénario qu’il avait écrit avec son frangin récemment décédé. «C’est incroyablement gratifiant que d’être reconnus par ceux qu’on admirait de loin», estiment-ils. Et les voilà courtisés à leur tour par de jeunes cinéastes en quête de la clef du succès.

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