VIDEO. Les quatre soucis qui font d'«Un homme pressé» un film raté
COMÉDIE•« 20 Minutes » donne quatre raisons de fuir « Un homme pressé », adapté du récit autobiographique de Christian Streiff avec Fabrice Luchini et Leïla Bekhti, en salle le 7 novembre…Caroline Vié
L'essentiel
- Dans « Un homme pressé », Fabrice Luchini incarne un businessman frappé d’un AVC, dans une histoire inspirée du livre autobiographique de l’ancien patron du CAC 40 Christian Streiff.
- Le film ne tient pas ses promesses, malgré les présences de Leïla Bekhti et Fabrice Luchini sous la direction du réalisateur de « Tout ce qui brille ».
Un homme pressé part d’un bon sentiment. Celui qui a animé Hervé Mimran quand le cinéaste a décidé porter à l’écran J'étais un homme pressé, ouvrage autobiographique de Christian Streiff (ed. Le Cherche-Midi).
Victime d’un AVC en 2008, l’ancien patron du CAC40 avait choisi de raconter la rééducation qui lui a permis de réévaluer ses priorités tandis que sa vie professionnelle s’effondrait autour de lui. Pour son premier film en solo, le co-réalisateur de Tout ce qui brille retrouve Leïla Bekhti, son actrice fétiche, en orthophoniste prenant en charge ce patient difficile incarné par Fabrice Luchini.
Un souci d’empathie
« Je voulais parler de la fragilité de la vie, de l’être humain, qu’on soit puissant ou misérable. Être un jour au sommet et le lendemain, plus rien », explique Hervé Mimran dans le dossier de presse. Intention louable mais la sauce ne prend pas. Tout simplement parce qu’il est difficile de ressentir de l’empathie pour un héros arrogant.
Un souci de Luchini
L’acteur n’a jamais été réputé pour la sobriété de son jeu. Dire qu’il en fait des tonnes est très en dessous de la réalité. Il ne laisse que peu de place à Leïla Bekhti, vite écrasée par la machine Luchini. Que ce soit par maladresse ou manque de générosité, le résultat finit par être embarrassant tant l’acteur tire la couverture à lui.
Un souci d’aphasie
Fabrice Luchini, connu pour la façon étincelante dont il jongle avec les mots, semble peu à l’aise dans la peau du malade frappé d’aphasie. L’effet comique lourdaud, quand il utilise un mot pour un autre (« psychopathe » plutôt que « psychothérapeute ») ou prononce des phrases incohérentes d’un ton docte, finit par être embarrassant.
Un souci d’ennui
Bien qu’il ne dure que cent minutes, le long-métrage accumule les redites que ce soit dans les séquences à l’hôpital ou dans celles qui décrivent le milieu professionnel du personnage principal. La mise en scène ne décolle jamais. Comble pour une œuvre dotée d’un titre aussi dynamique, Un homme pressé manque cruellement de vitesse et de peps !