INTERVIEWVIDEO. «I Feel Good» refuse l'«état d’urgence du sérieux»

VIDEO. Gustave Kervern et Jean Dujardin: «On avait envie de faire un vrai film feel good»

INTERVIEWL’acteur Jean Dujardin et le coréalisateur de la comédie « I Feel Good » Gustave Kervern confient à « 20 Minutes » comment faire rire aujourd’hui…
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Jean Dujardin et Yolande Moreau sont les héros de « I Feel Good », comédie libertaire du duo Gustave Kervern-Benoît Delépine.
  • Cette histoire d’un patron raté débarquant dans une communuté Emmaüs dans l’espoir de s’enrichir est hilarante.
  • Jean Dujardin et Gustave Kervern ont le sens de la dérision bien chevillé au corps et tentent de le prouver à « 20Minutes ».

On peut toujours compter sur Gustave Kervern et Benoît Delépine pour faire souffler un vent de folie tendre sur les écrans. Le duo dirige Jean Dujardin et Yolande Moreau dans le réjouissant I Feel Good. Il leur offre deux rôles surprenants, celui d’un frère, patron raté, et d’une sœur qui s’occupe d’un centre Emmaüs. Lui veut convaincre les pensionnaires de la communauté Emmaüs de procéder à des opérations de chirurgie esthétique en Europe de l’Est. Elle essaye de limiter les dégâts provoqués par ce mythomane impénitent.

Pour évoquer le sens de la provocation de ce bijou d’humour, 20 Minutes a réuni Jean Dujardin, et l’un des réalisateurs du film, Gustave Kervern.

Faut-il faire attention avant de provoquer le rire ?

GK : Depuis le début de la vague d’attentats en France, on ne peut plus faire les cons comme avant. On est dans un état d’urgence du sérieux où le second degré disparaît. Même en promo, on sent qu’il faut s’expliquer un petit peu plus à chaque film…

JD : Il faut faire attention à tout ce qu’on dit, justifier chaque vanne. L’esprit de dérision disparaît progressivement. Nous vivons dans un monde où il ne fait plus bon mettre un mot dehors.

Peut-on encore provoquer aujourd’hui ?

GK : Oui malgré tout. Aujourd’hui, il y a quelque chose de provocateur à se moquer du capitalisme et des modèles qu’il nous impose. Le personnage qu’incarne Jean permet de rire de ces valeurs et cela peut déranger.

JD : L’homme d’affaires que j’incarne court sur l’autoroute en chaussons piqués dans un hôtel. C’est une caricature les jeunes loups du business. Il a l’air aussi sûr de lui que s’il conduisait une voiture de sport, alors que c’est un raté. Ce type est une provocation.

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Vous êtes-vous autocensurés pour "I Feel Good" ?

JD : Ce n’est pas vraiment le genre de la maison ! Bien au contraire, je me suis senti libre sur ce film avec un peu l’impression d’être de retour dans ma famille après l’Oscar pour The Artist et mon aventure américaine.

GK : Benoît Delépine et moi écrivons librement. Il faut dire que ce film n’est pas seulement une comédie anticapitaliste. Il s’agit surtout d’une ode aux Emmaüs et à ces êtres humains qui luttent concrètement contre la misère.

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Vous avez tourné dans un vrai centre ?

GK : Oui et nous avons été accueillis à bras ouverts une fois que les gens ont compris que nous n’étions ni méprisants, ni malveillants. Leur esprit généreux a déteint sur le film car, si nous dénonçons la société de consommation, notre humour n’est pas méchant.

JD : Le modèle qu’offrent ces centres est remarquable. Je ne sais pas s’il pourrait être transposé à l’échelle d’un pays mais du point de vue local, c’est épatant. Dans un monde où chacun court après ses rêves, ces gens agissent pour le bien de tous.

Et vous, quel effort avez-vous dû faire ?

JD : Faire en sorte que mon personnage échappe à la caricature. Je devais le rendre humain si je ne voulais pas que le spectateur ait envie de lui coller des beignes au bout de cinq minutes.

GK : Il fallait à la fois essayer d’être drôle sans se moquer de l’Abbé Pierre ou des pensionnaires des Emmaüs et sans jamais verser dans le larmoyant. Ce n’est pas pour faire un jeu de mots avec le titre, mais on avait envie de faire un vrai film feel good.

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