DRAMEGaspar Noé: «Je ne crois pas m’être assagi»

VIDEO. Gaspar Noé: «Je prends toujours autant de plaisir à voir des gens sortir de la salle»

DRAMEGaspar Noé signe « Climax », où le réalisateur de « Love » plonge le spectateur dans une soirée qui tourne mal…
Gaspar Noé aux platines pour Climax
Gaspar Noé aux platines pour Climax - Wild Bunch
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • «Climax » est inspiré d'un fait divers survenus en 1996.
  • Une troupe de danseurs prend de la drogue par accident et leur soirée de fête tourne au cauchemar.
  • Gaspar Noé fait vivre avec « Climax » une expérience envoûtante et dérangeante.

Incorrigible Gaspar Noé ! Le réalisateur de Love (2015) a encore choqué la Croisette en mai dernier en présentant Climax, un film fait « avec beaucoup de coeur et un peu d’alcool », inspiré d’un fait divers obscur survenu dans les années 1990. Des danseurs réunis dans une boîte de nuit consomment toute la drogue qu’un mauvais plaisant a discrètement versée dans la sangria du buffet.

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La soirée amicale vire au chaos et toute la troupe - dans laquelle évolue Sofia Boutella - pète sérieusement les plombs en un festival de scènes chocs. « Rien n’est plus cinématographique que le sexe, la drogue et la danse », confie le cinéaste à 20 Minutes. Gaspar Noé mêle les trois pour la première fois et ça déménage !

Danser est un plaisir unique

« J’ai tenté de capter l’urgence qui s’empare de chacun des protagonistes une fois que tous les filtres ont sauté », explique le réalisateur. Il a tourné son film en quinze jours comme un documentaire à l’exception d’un ballet longuement répété. Et l’effet est étonnant : on se sent emporté dans la folie des personnages. « Filmer dans l’ordre chronologique m’a permis de faire évoluer les acteurs dans mon délire », insiste-t-il. Gaspar Noé estime que danser est tout aussi libérateur que le sexe. « On s’oublie complètement quand on se laisse emporter par la musique. C’est un plaisir unique. »

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Voir les gens sortir de la salle

Moins violent qu’Irréversible (2002), moins provocateur que Enter the Void ou Seul contre tous, Climax n’en a pas moins secoué les festivaliers cannois. « Je ne crois pas m’être assagi, insiste Gaspar Noé. Je prends toujours autant de plaisir à voir des gens sortir de la salle pendant la projection de mon film. » L’humour très noir de certaines scènes - notamment le sort d’un enfant - a fait se tortiller d’angoisse une bonne partie des spectateurs, tandis que les séquences de danse proche d’un trip chamanique clouaient les autres sur leur siège.

Une expérience immersive

« Pour moi, le cinéma doit être une expérience immersive, insiste Gaspar Noé. Rien n’est plus épouvantable que de voir un public apathique comme douché par un robinet d’eau tiède. » Il n’y a pas de danger que cela arrive avec Climax (qui signifie « orgasme » en français). La tension va crescendo dans une lumière sublime signée Benoît Debie et rythmée par une techno envoûtante. Gaspar Noé, talent singulier, n’a pas fini de nous secouer (et on lui dit merci pour ça).

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