VIDEO. Alex Lutz: «J’ai parfois l’impression d’être une poule en train de pondre son œuf»
INTERVIEW•Avec «Guy», «documenteur» sensible qui sort en salles le 29 août, Alex Lutz démontre qu'il est aussi à l'aise derrière la caméra que devant...Caroline Vié
L'essentiel
- Dans « Guy », Alex Lutz incarne un chanteur vieillissant sur lequel on tourne un documentaire.
- Il a créé le personnage de toutes pièces.
- Lutz signe également la réalisation de cette comédie présentée à la Semaine de la Critique de Cannes.
Alex Lutz est devant et derrière la caméra pour Guy. On l’oublie totalement dans ce « documenteur » sur un chanteur vieillissant qui a fait la clôture de la Semaine de la Critique à Cannes, en mai dernier.
Un jeune réalisateur joué par Tom Dingler pousse l'artiste dans ses derniers retranchements au gré de rencontres donnant à penser que son sujet le passionne un peu trop. Faux films d’archives et interviews cocasses permettent au reporter comme au spectateur de mieux connaître cet homme fat, un peu ringard mais profondément attachant et entouré de femmes de poigne incarnées par Pascale Arbillot, Brigitte Roüan, Nicole Calfan et Dani. Alex Lutz l'a présenté à 20 Minutes.
Qui est Guy ?
C’est un gars qui porte des jeans et des mocassins parce qu’il trouve ça classe pour aller à la radio où le public ne le verra pas. Il est un mélange de rigueur de fils de militaire et de soif de liberté. Il devait déjà être de droite en 1968. Il a un côté vieux coq qu’on a autant envie de claquer que de serrer dans ses bras.
Il a été inspiré par quelqu’un que vous connaissez ?
C’est un composite. Il est un mélange d’influences et de rencontres. C’est un hommage à l’imagination et aux artistes, une déclaration d’amour à nos pères réels, culturels et spirituels. Je ne voulais pas le rendre ridicule. C’était un équilibre à trouver. Proche de la danse dans sa conception.
Comment l’avez-vous créé physiquement ?
Guy est dans la continuité de ce je fais sur scène et que j’essaye de transposer à l’écran avec Catherine et Liliane. L’idée est d’exploser le latex pour que le personnage apparaisse sous les prothèses. C’est une question de travail mais aussi d’instinct. Je me concentre tant que j’ai parfois l’impression d’être une poule en train de pondre son œuf.
Cannes a aidé votre film ?
La Semaine de la Critique a fait naître ce film. J’étais tellement honoré que je m’imaginais qu’on allait me prendre de haut. Guy a été chouchouté de façon épatante. Je n’oublierai jamais les moments où on m’a pris la main. C’est la preuve qu’il ne faut pas avoir d’a priori. C’est ce que dit mon film aussi : le tout est de rester ouvert.
Vous chantez, vous filmez, vous écrivez, vous jouez, que ne savez-vous pas faire ?
Artistiquement mon appétit est insatiable ! J’aimerais être capable de tellement plus. J’adore faire de l’artistique. Je rêve de cirque et de peinture. Reste à trouver du temps ce qui n’est pas évident.