VIDEO. « Caniba » Qu'y a-t-il de si traumatisant dans ce film sur le « Japonais cannibale » ?
DOCUMENTAIRE•« 20 Minutes » explique pourquoi « Caniba », interdit aux moins de 18 ans dans les salles françaises, est traumatisant…Caroline Vié
L'essentiel
- Des cinéastes anthropologues ont rendu visite à Issei Sagawa à Tokyo.
- En 1981, ce dernier avait tué et dévoré une étudiante néerlandaise à Paris.
- Le documentaire qui sort cette semaine est dérangeant et parfois ennuyeux.
Le nom d’Issei Sagawa ne vous est peut-être pas familier mais il y a fort à parier que vous avez entendu parler du japonais cannibale. Ce natif du pays du Soleil Levant a assassiné et mangé une étudiante néerlandaise à Paris en 1981. Caniba, documentaire réalisé par Verena Paravel et Lucien Casting-Taylor, lui donne la parole 37 ans après les faits.
Les réalisateurs de Leviathan (2013), anthropologues réputés ont rendu visite au tueur aujourd’hui âgé de 69 printemps dans l’appartement de Tokyo qu’il partage avec son frère, Jun, qui s’occupe de lui. « Etonnamment communicatif au sujet de sa condition anthropophage, il a aussi exprimé son désir intarissable de manger de la chair humaine, encore aujourd’hui », précisent les cinéastes dans le dossier de presse.
20 Minutes raconte pourquoi ce film atypique présenté l’an passé au Festival de Venise et interdit aux moins de 18 ans en France peut choquer durablement même s’il ne donne pas envie de dévorer son prochain.
aCe qu’on voit
De très gros plans sur la bouche du tueur qui raconte son festin. Sagawa n’a jamais été un premier prix de beauté mais contempler sa bouche répugnante évoquer ses appétits anthropophages coupe celui du spectateur avec une jubilation discutable. D’autant que ça finit par devenir un poil ennuyeux. Quelques scènes bien crados réveillent le public entre deux échanges des frères Sagawa sur le thème « Mais tu es fou Issei-san »/«Pas tant que toi, frangin ».
Ce qu’on entend
Issei Sagawa et son frérot sont aussi tapés l’un que l’autre. Et trop contents de raconter leurs exploits. Le premier vit libre au Japon où il a été extradé depuis 1986 et a gagné sa vie en dessinant des mangas sur son crime, en tournant des films de pornos et en devenant critique culinaire. Le second, plus discret, se scarifie à grands coups d’objets coupants avec une joie palpable de se livrer à une démonstration devant la caméra.
Ce qu’on découvre
Ces deux gamins ont été choupinets quand ils étaient petits. Des films de famille en témoignent. Ils sont craquants et tellement ordinaires sur ces bandes en noir et blanc. Fans de Disney et autres dessins animés « kawai » (mignons), ce n’est que plus tard qu’ils ont tourné franchement barjos sans que les cinéastes expliquent pourquoi. Traumatisant car on se prend à regarder tous les gamins avec suspicion en sortant de la salle. Oserez-vous découvrir les Sagawa Brothers sur grand écran ?